Microfinance au Maroc : Quelles perspectives de développement?

Microfinance au Maroc

Il y a quelques mois, je devais choisir un sujet pour mon mémoire de recherche académique, étape indispensable pour l’obtention de mon diplôme. L’exercice est souvent douloureux, vus les vastes domaines proposés par l’école, et que le choix du sujet doit traiter d’une problématique précise et pertinente. Mon choix s’est vite orienté vers la microfinance, mais sous quel angle le traiter?

Je suis tombé sur un classement des institutions de microfinance (IMF) réalisé par le magazine Forbes. Et à mon grand étonnement, trois IMF marocaines étaient classées dans le Top 12 mondial! Pour une fois que ce n’était pas la MAP qui nous l’annonçait! J’ai poussé mes investigations, et j’ai constaté que dans de très nombreux rapports internationaux, l’expérience marocaine en microfinance (qui a une quinzaine d’années) est citée comme exemple de développement. Mais le secteur connaissait quelques problèmes de développement liés à divers facteurs, mais qui étaient communs à plusieurs expériences dans différents pays. Mon choix a donc été de traiter des perspectives de développement de la microfinance au Maroc.

J’ai donc entrepris des contacts avec des IMF marocaines, et j’ai pu aller sur le terrain avec des agents du microcrédit pour constater de fait ce qui se faisait sur le terrain, et comprendre les attentes et les motivations des bénéficiaires. J’étais vraiment impressionné de l’étendue de l’organisation et des moyens mis en place par ces associations. Les bénéficiaires étaient demandeurs, qu’ils soient éleveurs, artisans, petits commerçants… Et les chiffres sont là : plus d’un million de bénéficiaires (dont deux tiers de femmes) et 5 milliards de DH d’encours de crédit. Loin d’en faire des riches, le microcrédit permettait surtout à des pauvres de lever la tête, de développer des revenus complémentaires à des activités qu’ils exercent déjà, et d’améliorer leur niveau de vie.

Sauf que la croissance dans le secteur a été tellement rapide entre 2004 et 2007, que des problèmes avaient fini par apparaitre. Le taux de remboursement qui était jusqu’en 2007 de 99%, a brutalement chuté à 95%, et la 2ème IMF au Maroc, Zakoura, a connu de graves problèmes de gestion, ce qui a mené à son absorption par la Fondation de Banque Populaire pour le Microcrédit, pour éviter sa faillite, et une grave crise de confiance dans le secteur.

Ce qui m’a intrigué dans l’expérience de la microfinance au Maroc, c’est que l’État a très peu intervenu dans le développement du secteur. Il n’a fait que ce qu’on lui a demandé, à savoir un cadre légal approprié, qui permet un développement et un fonctionnement transparent. Preuve que la société civile peut beaucoup faire, même en l’absence d’un soutien actif de l’État. Des garde-fous ont été instaurés pour éviter des débordements et des dysfonctionnements, comme ceux observés en Amérique Latine ou en Inde. Compartamos, une des plus grandes IMF au Mexique a été introduite en bourse, et a connu un succès phénoménal. L’IMF était tellement profitable, que la valeur de ses titres se sont envolés en bourse. Et puis c’est bien connu, les pauvres remboursent très bien, et ils sont tellement nombreux, qu’on peut faire beaucoup d’argent sur leur dos. Les IMF au Maroc, de part leurs statuts d’associations, ne sont pas (encore) tombés dans ce piège. Certes, elles aspirent un jour à devenir des banques mutuelles (ou associatives), mais on en est pas encore là. Leurs missions de développement et d’accompagnement social sont étroitement surveillées par des conseils d’administration indépendants. Elles sont même allées jusqu’à baisser leurs taux d’intérêts ces dernières années, ce qui est unique dans le monde!

La microfinance ne peut être en aucun cas LA solution pour sortir des milliers de gens de la pauvreté, mais un des leviers d’accompagnement. Le rôle de l’État reste primordial. Sans investissements massifs dans l’éducation, les infrastructures, la santé, l’habitat social, la pauvreté ne fera qu’augmenter, et l’écart entre les plus riches et les plus pauvres ne pourra qu’exploser.

Pour ceux qui s’intéressent plus au sujet, je mets à votre disposition le mémoire en PDF.

Bonne lecture!

Qui veut devenir ambassadeur du Maroc au Palau?

Décidément, la diplomatie marocaine ne finira jamais de nous étonner. Un communiqué de notre agence nationale libre et indépendante (MAP), nous apprend que le Maroc allait établir des relations diplomatiques avec la République du Palau. Pour ceux qui n’ont aucune idée d’où se trouve ce pays, ni à quoi ça ressemble, je vous en fait une brève présentation.

Carte Palau

Le Palau est un archipel situé dans l’Océan Pacifique au large de l’Indonésie, les Philippines et la Papouasie Nouvelle Guinée. État de 20 000 habitants, il était un territoire sous tutelle américaine, jusqu’à son indépendance en 1994. Le pays vit de tourisme, d’agriculture et de pêche.  Voila, vous savez tout maintenant sur le Palau.

Revenons  au communiqué de la MAP. Le Maroc et le Palau “se déclarent pleinement persuadés que l’établissement de ces relations diplomatiques sur la base de l’égalité, l’indépendance, l’intégrité territoriale et la non-ingérence dans les affaires internes des États correspond aux intérêts des deux pays et renforcera la paix et la sécurité internationales”.

Oui, vous avez bien lu : La paix et la sécurité internationales. Un pays moins peuplé que la charmante ville d’Erfoud, sera notre allié pour renforcer la Paix dans le Monde. On se croirait devant un discours de Miss Monde fraichement élue!

Mme la Ministre des Affaires Etrangères du Palau ajoute également que son pays ” contribuera à résoudre le différend régional sur le Sahara”. Là où on s’est cassé la tête pendant 35 ans pour trouver une solution, on n’attendait que le soutien du Palau pour s’en sortir.

Honnêtement, je ne vois qu’une seule explication à cette blague, le Maroc cherche à tout prix à augmenter le nombre des pays le soutenant dans l’affaire du Sahara, quitte à chercher des pays de la taille d’un village. On veut faire du chiffre et c’est tout. Et on annoncera tout fièrement aux marocains que le nombre des pays soutenant le Maroc dans sa cause nationale a encore augmenté d’un ou deux pays.

On rompt nos relations diplomatiques avec des pays de la taille et de l’importance de l’Iran, à cause de “gamineries diplomatiques”. On n’arrive pas à s’entendre avec nos voisins de l’Est, et on maintient nos frontières fermées depuis 15 ans. On est faché avec la moitié des pays africains, et on ne siège plus à l’Union Africaine depuis 25 ans. Et qu’est ce qu’on fait pendant ce temps? Ben, on envoie un ambassadeur au Palau.

Palau

Sauf si on veut offrir un job de rêve à une peronnalité marocaine pour “Services rendus à la Nation”. Un job tellement plus prestigieux que le meilleur job au Monde, car on ne fait pas que surveiller les poissons et les albatros, mais qu’on est tout de même Ambassadeur! Et qui d’autre que notre bien aimé Premier Ministre mériterait une retraite anticipée au Palau ? 🙂

Google Maroc piraté!

Google Maroc

Ce matin, et pendant quelques heures, les internautes marocaines se connectant au domaine google.co.ma, tombaient sur un message étrange, signalant que Google Maroc était piraté! Et Bizarrement,  www.google.co.ma fonctionnait toujours.

Les pirates, très probablement pakistanais, auraient piraté le compte administrateur de domain.ma, propriété de MTDS, et qui gère le NIC local de Google au Maroc. Le site redirigeait ensuite vers un serveur hébergé au Texas.

Bref, du beau barbouillage de DNS tout ça!

Sources : Zataz et MarocInfo

Le Maroc déclaré “Régime autoritaire”

Democracy

Le très sérieux The Economist a publié une étude portant sur les démocraties dans le Monde. Et le constant est sans appel : le Maroc est classé au 120ème rang (sur 167 pays étudiés) dans la catégorie “Régimes autoritaires”. Le classement s’est basé sur 5 critères : Processus électoral et pluralisme, Fonctionnement du gouvernement, Participation politique, Culture politique, et enfin Libertés civiles.

Sans surprise, ce sont les pays scandinaves qui trustent les premières positions (mais qu’est ce qu’ils doivent s’ennuyer là-bas alors!), les Etats-Unis 18ème et la France 24ème.

L’Espagne et le Portugal qui étaient jusqu’au milieu des années 70 sous une dictature miltaire, sont classés respectivement à la 15ème et 25ème place. L’Afrique du Sud,  sous le régime de l’Apartheid jusqu’en 1990 est à la 31ème position. Le Chili, dictature sous Pinochet jusqu’à la fin des années 80 est à la 32 ème place.

Le Maroc est donc derrière le Cap Vert (34), le Timor Leste (47), le Sri Lanka (57), la Mongolie (58), le Lesotho (71), l’Albanie (81), le Mali (83), Palestine (85), le Sénégal (93)…

Dans le voisinage de notre classement, on a de la bonne compagnie. Celle de nos frères arabes qu’on aime tant. Celle de l’Iraq (116), la Jordanie (117), la Mauritanie (118), l’Egypte (119), le Koweit (129), le Bahrain (130), l’Algérie (133), la Tunisie (141)…

Un joli pied de nez à tous ceux qui déclarent le Maroc comme un oasis de démocratie et un modèle pour tous les pays cherchant leur voie démocratique.

Le cocotier a vraiment besoin d’être secoué…

Livremoi.ma : Un futur Amazon marocain?

Livremoi.ma

J’ai pu découvrir aujourd’hui, un site qui offre un service devenu banal dans beaucoup de pays, mais qui manquait cruellement au Maroc. Il s’agit de Livremoi.ma, site de vente de livres par Internet. Le site affiche une bannière “En construction”, mais contient déjà un catalogue très riche. Les livres sont essentiellement en langue française, mais je suis toujours à la recherche d’un livre dans une langue différente! Très vite, j’ai eu envie de comparer les services de Livremoi.ma avec ceux de Amazon, auquel je suis habitué en France.

Tout d’abord, les prix. Ceux affichés par Livremoi.ma sont de 10 à 30% supérieurs à ceux d’Amazon. En France, une loi impose (comme pour les médicaments) un prix fixe aux livres, et ne laisse que 5% comme marge de manœuvre aux distributeurs. La plupart utilisent ces  5% comme moyen d’attirer et fidéliser les clients. Mais pourquoi des prix aussi élevés chez Livremoi.ma? A ma connaissance, les livres sont exonérés de droits de douane au Maroc. Il y a sûrement des coûts logistiques, mais je serais étonné d’apprendre qu’ils soient aussi élevés. Le seul argument qui me paraît défendable, serait celui des économies d’échelle. Amazon applique surtout une stratégie de quantité plutôt que de prix. Les marges sont faibles, mais largement compensées par la quantité phénoménale de livres vendus. Ce n’est pas du tout le cas au Maroc. Le marocain moyen lit très peu, et on ne peut donc compter sur des ventes importantes pour s’assurer une viabilité économique. Mais adapter le prix des livres au pouvoir d’achat des marocains, pourrait peut-être attirer plus de clients lecteurs.

Autre point essentiel, le paiement. Le site est un des premiers au Maroc à offrir la possibilité de payer par carte bancaire. Il utilise la plateforme de Maroc Télécommerce et du CMI. Le client peut également payer par chèque ou virement. Sur ce point, rien à dire, le site est à la pointe de ce qui se fait ailleurs dans le Monde.

Un autre volet, est celui de la livraison. Les clients d’Amazon apprécient particulièrement la possibilité de livraison gratuite à domicile dans un délai de 2 à 7 jours. C’est ce qui a d’ailleurs fait son succès en France. Chez Livremoi.ma les délais sont plus longs (1 à 4 semaines), et la livraison est facturée à 30 Dh. Les livres peuvent cependant être retirés, sans frais supplémentaires, du siège social de la société à Casablanca.

Dernières remarques sur le site lui même. Le design est très (trop?) basique, et les fonctionnalités limitées au strict minimum. Le site est basé sur Zen Cart, un CMS pour sites de e-commerce. Le rendre plus attractif, et plus convivial ne pourrait qu’attirer plus de clients.

En conclusion, je m’interroge sur la vraie valeur ajoutée du projet. Qu’est ce qui pousserait un lecteur lambda à acheter chez Livremoi.ma plutôt que chez son libraire habituel? Les prix ne sont pas particulièrement attractifs. De plus, il faudrait payer des frais de livraison, et attendre quelques semaines pour recevoir son livre. Deux raisons me paraissent envisageables : le catalogue semble important, et on pourrait y trouver des livres qu’on ne trouve pas dans les librairies au Maroc. Ensuite, un client qui habite loin des grandes agglomérations serait très intéressé par ce service. Il n’aura plus à se déplacer pour acheter les livres qu’il cherche, et sera livré chez lui.

Livremoi.ma a-t-il de l’avenir dans un pays où on lit peu? J’espère sincèrement que oui.

PS : Aux gestionnaires du site. Pensez à ajouter les livres de cuisine de Choumicha. Ca ne peut faire que du bien à votre chiffre d’affaires 🙂

Et si l’étude de “Notre ami le roi” était progammée au lycée?

Notre ami le roi

J’ai terminé cette semaine la lecture du fameux “Notre ami le roi” de Gilles Perrault, et je crois sincèrement qu’il fait partie d’un des meilleurs livres écrits sur le Maroc des années de plomb. Il y a de cela quelques années, j’avais lu “Lords of Atlas, the Rise and Fall of Glaoua” (Glaoui, Dernier Seigneur de l’Atlas) de Gavin Maxwell, qui raconte la montée en puissance, puis la déchéance des deux frères Thami et Madani Glaoui, qui ont façonnés, à leur manière, l’histoire du Maroc et des zones qu’ils gouvernaient. Ces deux livres représentent pour moi, les meilleurs témoignages de ce que fut le Maroc du XXème siècle.

Ma première lecture sur les années de plomb fut en 2000 (j’avais 16 ans à l’époque). Il s’agissait des mémoires de Mohamed Raïs sur le bagne de Tazmamart qui paraissaient quotidiennement sur les colonnes d’Al Ittihad al Ichtiraki. Il m’arrivait souvent d’assister à des conversations sur les violations des droits de l’homme, les kidnapping, les tortures… Mais avant de lires les mémoires de Raïs, jamais je n’aurais imaginé que des gens avaient pu vivre dans des conditions pareilles pendant plus de 18 ans. J’ai pu lire ensuite divers livres, articles et témoignages sur ces années de plomb. La lecture de “Notre ami le roi” ne m’a pas apporté d’informations sensiblement nouvelles par rapport à ce que j’avais lu avant (mis à part quelques détails et anecdotes), mais c’est surtout l’effet de bombe qu’il a eu à l’époque de sa parution qui me fascine. Certains disent que sans la parution de ce livre, les prisonniers de Tazmamart auraient passés quelques années supplémentaire dans ce terrible bagne, et que le régime aurait continué ses exactions sans être inquité…

L’émission “Chahid 3ala l3asr” actuellement diffusée sur Al Jazeera, suscite un fort engouement ces dernières semaines au Maroc. Le témoignage de Ahmed Marzouki, l’ex-détenu de Tazmamart, relate avec beaucoup de talent, des détails sur la tentative de putsch en 1971, ainsi que son séjour dans le terrible bagne désertique. Les marocains ont, pour la première fois, l’occasion de voir sur leurs télés (ou plutôt sur celle du Qatar…), une personne raconter avec autant de détails ce qu’elle a pu endurer comme souffrances durant une vingtaine d’années.

Cet engouement se justifie surtout par une chose : on connaît mal notre histoire moderne, et on a très envie de la connaître. Mis à part une poignée de marocains, qui ont lu les quelques livres témoins des années de plomb, peu de gens connaissent les détails de ce coté obscur de notre histoire. Mais alors que nous enseigne-t-on à l’école? Mes souvenirs de cours d’histoire et géographie de collège et lycée me rappellent qu’on avait surtout parlé (en vrac) de Massinissa, Juba II, la politique des barrages au Maroc, l’économie de la Libye et que, surtout, toutes les dynasties marocaines étaient incroyablement puissantes avec des royaume qui s’étendaient du fleuve Sénégal jusqu’aux environs de Madrid (Jdoudna kanou s7a7, merci Hoba). Bon j’exagère un peu, il y avait aussi des cours intéressants, mais essayez de faire un tour dans un lycée marocain, et demandez aux étudiants de vous citer les dates des deux tentatives de putsch contre Hassan II, de vous décrire qui était Oufkir ou Dlimi, ou de vous parler de Mehdi Ben Barka. Très peu pourront le faire. Pourtant, une des recommandations de l’Instance Equité et Reconciliation, était bien de “construire une mémoire collective”.

Par où commencer? Les manuels scolaires surement. Que les lycéens sachent ce qui s’est vraiment passé pendant plus de 40 ans au Maroc. Que des gens ont été emprisonnés, torturés, kidnappés, tués, à la défense de certains idéaux (certes pas toujours très démocratiques). Le Maroc d’aujourd’hui est en partie façonné par ce qui s’est passé pendant ces années de plomb. Le comprendre reviendrait à déchiffrer des évènements, pas toujours connus du grand public, qui se sont passés il y a 20 ou 30 ans. Éviter que cela ne se reproduise un jour, reviendrait à bien assimiler les leçons du passé.

Et si on programmait la lecture de “Notre ami le roi” au lycée? Certes, le livre comporte des détails intimes de la vie du sérail qui n’ont pas vraiment leur importance pour l’Histoire. Mais épuré de certains passages, ce livre est un rare concentré d’histoire du Maroc,  de l’indépendance à 1990, écrit dans un style très fluide, et facilement abordable. Ce n’est peut-être aujourd’hui qu’une utopie, mais qui sait?

Je terminerai par cette phrase de Feu Driss Benzekri : « Il s’agit non pas seulement de partager la connaissance et la réappropriation du passé mais aussi de faire surgir dans le présent et le débat contradictoire, des normes et des règles communes de vivre et bâtir ensemble le futur… ». A bon entendeur…

PS : Quelqu’un sait si le livre est toujours interdit au Maroc? Est-il en vente libre dans les librairies?

Coup de gueule : Plagiat de la part du Courrier de Casablanca

Pirates du Net

EDIT : Cinq jours après la publication de ce post, j’ai reçu un email de M. Amine Squalli du Courrier de Casablanca, mentionnant que le fait de ne pas voir mis la référence de l’article est dû à un oubli. Le problème est désormais résolu. 🙂

J’ai publié récemment un article sur le lancement de l’offre triple play chez Maroc Telecom, faisant part de mon point de vue sur cette offre. Quelques jours après, je retrouve mon article copié tel quel, sans aucune modification, sur le site du Courrier de Casablanca. L’article ne porte aucune mention de la référence ni de l’auteur. Le journal électronique se permet même de mettre cet article en 1ère page! C’est ce qu’on appelle du culot!

J’ai pris la peine d’écrire à la rédaction du site, leur demandant de retirer l’article ou au moins d’en mentionner la source, mais je n’ai reçu aucune réponse à ce jour. Ce comportement, hélas de plus en plus fréquent sur les sites marocains, nuit gravement à la création, et au développement d’un contenu sur les sites Internet marocains. Un journal électronique qui a l’air tout à fait respectable, mais qui utilise des méthodes dignes de pirates du net, n’est même pas capable de rédiger lui même un article sur un événement majeur dans l’évolution d’Internet au Maroc.

Si vous posséder un blog, vous pouvez vérifier si votre contenu a été plagié en utilisant l’excellent Copyscape.

Maroc Telecom lance son offre Triple Play : La MT Box

MT Box

 

Plus d’informations sur la MT Box sur ce nouvel article : http://www.elhyani.net/mt-box-ou-larnaque-par-maroc-telecom/

Maroc Telecom a annoncé le lancement d’une offre Triple Play (Internet, Téléphonie IP, Télévision) via un boitier appelé MT Box. En gestation depuis plusieurs années dans les laboratoires de l’opérateur, ce projet a été reporté à plusieurs reprises, et attendait l’autorisation de l’ANRT. Mais plusieurs observateurs soulignent la réticence de Maroc Telecom à lancer ce projet, face au manque de dynamisme et à la concurrence quasi-inexistante sur le segment de l’ADSL.

Jetons un coup d’œil aux détails de l’offre :

MT BOX MT BOX PLUS MT BOX SILVER MT BOX GOLD
Téléphonie FixeInternet ADSL 128 Kb/sBouquet TV Accès

Téléphonie Fixe

Internet ADSL 512 Kb/s

Bouquet TV Accès

Téléphonie Fixe

Internet ADSL 1 Mo

Bouquet TV Accès

Téléphonie Fixe

Internet ADSL 2 Mo

Bouquet TV Accès

299 DH TTC
349 DH TTC
389 DH TTC
479 DH TTC

Options :

  • Option TV Prestige : 99 DH TTC
  • Option TV Evasion : 169 DH TTC
  • Option CANAL+ : 99 DH

A première vue, l’offre a l’air intéressante, sauf quand on s’intéresse au débit! Offrir à des abonnés un débit de 128 Kbps (à peine supérieur à celui du RTC!) en 2009 relève de l’offense! Alors qu’on ne parle que de méga dans les pays voisins, Maroc Telecom se permet encore de vendre du 128 Kbps à un prix incroyablement élevé pour le niveau de vie des marocains.

Filiale à 53% de Vivendi, Maroc Telecom devrait voir de plus près les offres de SFR, l’autre filiale française de sa maison mère. Personnellement, je n’aime pas comparer, comme beaucoup le font, deux pays qui sont loin d’êtres au même niveau de développement économique. Mais intéressons nous tout de même aux offres des deux filiales de Vivendi. Comme pour les offres de Free (et sa fameuse Freebox), la Neuf Box de SFR propose des débits allant jusqu’à 20 Mbps (en fonction de l’éloignement du domicile du répartiteur ADSL local), 110 chaînes TV incluses au bouquet basique et le téléphone fixe illimité vers 90 pays dans le monde. Le tout pour 30€ par mois (330 DH). Pour pouvoir comparer cette offre avec celle de Maroc Telecom, il faudra prendre celle qui offre le débit le plus élevé (2Mbps), et ajouter l’option Evasion qui offre le nombre maximal de chaînes TV. On sera alors à 648 Dhs!

[AdSense-B]

Si on compare donc le niveau des services offerts, avec le prix et le pouvoir d’achat des deux pays, on se dit clairement qu’il y a quelque chose qui ne tourne pas rond. Chez nos voisins algériens, Assila Box (exagérément appelée Five Play!) offre un débit unique de 512 Mbps, un bouquet de 18 chaînes, et la téléphonie illimitée entre abonnés d’Assila Box pour 2500 Dinars algériens (environ 280 Dhs). L’offre n’est pas tout à fait comparable, mais elle nous donne un ordre de grandeur sur ce qui se fait chez nos voisins. Là encore, les 128 Kbps de Maroc Telecom deviennent ridicules.

Mais ne nous voilons pas la face. La vache à lait de Vivendi, profite de sa position dominante comme opérateur historique sur le marché pour donner le tempo, et imposer ses tarifs. Mais il n’est pas le seul responsable. L’ANRT est devenu complice (volontairement ou involontairement?) de cette situation. Les tarifs de dégroupage (total ou partiel) qui permettrait à un concurrent d’utiliser l’infrastructure de l’opérateur historique sont exorbitants et dissuasifs. Ni Méditel, ni Wana n’ont choisi d’aller sur le segment ADSL, et ont préféré recourir aux technologies d’Internet mobile 3G, avec les débits et la qualité médiocres que l’ont connaît. Seule une règlementation plus stricte, et plus contraignante pour l’opérateur historique permettra une émergence d’une offre Internet digne de ce nom au Maroc, à l’image de la success story de la téléphonie mobile.

Site MT Box : www.mtbox.ma

Plus d’informations sur la MT Box sur ce nouvel article : http://www.elhyani.net/mt-box-ou-larnaque-par-maroc-telecom/

Télécharger des jeux video sur MSN, Youtube et Google en utlisant un clavier arabe au Maroc

Marocains Internet

Dans ce titre bizarre et qui ne veut absolument rien dire, se cachent les mots les plus recherchés par les marocains en 2009 sur Google! Une simple recherche sur Google Insights permet d’avoir la liste par pays et par période de temps, la liste des 50 mots clés les plus recherchés dans un pays donnés.

Le mystère est donc élucidé! On sait maintenant ce que font les marocains derrière leurs écrans d’ordinateurs chez eux et dans les cyber-cafés! Et si on s’attardait un peu plus à analyser ces termes?

D’abord MSN. Aucune surprise vu que c’est le passe-temps favori de la plupart des internautes marocains. Parler à des amis et à la famille, faire de nouvelles connaissances, et rechercher l’âme sœur. Tout ça on le savait!

Ensuite viennent les jeux vidéo. Ca m’étonne un tout petit peu de retrouver ce terme dans le top 10. Les marocains sont de gros joueurs certes (sur PC essentiellement), mais au point de passer son temps à en chercher sur Internet, alors qu’on en trouve dans tous les coins de rue chez les vendeurs de CD… Mais alors peut-être que la plupart se met à chercher les jeux flash sur Internet…

Youtube : La non plus pas de surprise. Le site de partage vidéo est très populaire au Maroc, notamment pour chercher des vidéos d’humour, de musique et bien sûr de scandales (de toutes natures!). J’imagine que si le blocage de Youtube par Maroc Telecom avait persisté, on se serait retrouvé avec des émeutes populaires!

Clavier Arabe : J’avoue que c’est une bonne surprise! Les marocains s’intéressent à leur langue, et veulent absolument l’utiliser pour communiquer sur Internet. Sauf que la plupart des claviers sont français (plus rarement anglais), et il y a un sentiment de frustration de ne pas pouvoir écrire à sa guise, d’où le recours à des claviers virtuels sur Internet. De gros progrès d’équipement (et d’apprentissage?) sont donc à faire de ce coté.

La cerise sur le gâteau? Google! J’ai toujours du mal à comprendre comment les gens vont sur Google pour chercher… Google! Si vous avez une explication, je suis preneur!

Juste après le Top 10, on retrouve des termes plus ou moins logiques : Facebook, Yahoo, Ares (le client de téléchargement P2P), العاب, Traduction, Startimes2 (un des plus grands forums arabes), Radio, Nokia, MobileIAM, Meteo (forcément avec les pluies de cette année!), Méditel, MarocZik, Kooora (le plus grand site sportif arabe), Y8 (jeux flashs gratuits), الحب، غزة (en 31ème position quand même!), Bilal (le Cheb surement), AlJazeera, 2M…

Pour conclure, deux choses me surprennent. En comparant les données de 2009 avec celle de 2006 à 2008, on retrouve à peu près les mêmes termes, preuve que l’évolution de la manière d’utilisation d’Internet au Maroc a peu évolué ces dernières années. Deuxième intrigue : je m’attendais à voir le terme “Sex” ou “Sexe” en bonne position dans le classement, vu tout ce qu’on a sorti sur les marocains quand on cherchait “Sex” ou “Sexe” sur Google Trends, autre outil de Google pour connaitre l’origine géographique des recherches pour certains termes sur. Les marocains étaient à chaque fois dans le top 5 mondial dans ces recherches! A moins que certains termes ne soient filtrés sur Google Insights.

Google Trends Sexe MarocRemarquez sur le graphe ci-dessus que la tendance de recherche du terme “Sexe” est à la baisse, et que le creux correspondent au Ramadan de chaque année!

IT Security Days à l’Ecole Mohammadia d’Ingénieurs

IT Security Days

Les étudiants de l’Ecole Mohammadia d’Ingénieurs (EMI) organisent la 2ème édition des IT Securiy Days les 20 et 21 Mars 2009 sous le thème “Securité des TI : Aujourd’hui une distinction, demain une performance”. Le programme comprend des conférences sur la certification des SSI, la gestion des risques SI ainsi que sur la sécurité de l’information. Une table ronde sur le thème sera organisée à la fin des journées en présence de professionels du secteur.

Plus d’informations sur le site web de l’événement.