Hassan El Fad is back : Fad TV sur 2M

Hassan El Fad fait son grand retour sur la télévision marocaine avec des sketchs quotidiens sur 2M.

Le premier épisode laisse pour le moment penser que les sketchs sont inspirés de Chanily TV diffusés en 2006, série que je considère personnellement digne de l’anthologique Flying Circus des Monty Python.

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=SbC-PpSl0u8[/youtube]

Vous pouvez également suivre l’actualité et les nouveautés de Hassan El Fad en s’inscrivant sur le groupe Facebook officiel de l’humouriste marocain.

Ramdan moubarak à tous!

L’étrange règlement du concours Android de Méditel

Méditel continue de miser sur le développement de contenu marocain, et lance une opération inédite au Maroc : un concours de développement sur la plateforme Android de Google. Comme il n’existe à ce jour aucune application Android spécifique au Maroc, Méditel voulait utiliser son image de marque pour promouvoir le développement d’un contenu utile au marocains disposant d’un smartphone Android.

Et l’opérateur offre des récompenses bien alléchantes aux lauréats : un voyage aux US pour assister à la conférence I/O Google, des PC portables, des abonnements 3G…

Sauf qu’une clause très étrange dans le règlement du concours, vient noircir le tableau. Selon le règlement du concours, dès que vous soumettrez votre application au Challenge, Méditel devient propriétaire de l’application et détient tous les droits de l’utiliser et de l’exploiter (Alinéa 7) :

Par sa simple participation au Challenge, le Participant confère à MEDI TELECOM une licence perpétuelle, irrévocable, à l’échelle mondiale, sans droits d’auteur, et non exclusive pour utiliser, exploiter, reproduire, effectuer publiquement et créer toute œuvre dérivée de toute Application présentée par lui dans le cadre du Challenge, et communiquer, afficher, montrer ou autrement promouvoir l’Application. En outre, le Participant reconnaît et accepte que MEDI TELECOM aura le droit d’utiliser, exploiter, commercialiser, distribuer, reproduire, communiquer au public l’Application, y compris à titre indicatif et non limitatif, le droit de mettre en place des captures d’écran, des animations et des vidéo clips aux fins de promotion de l’Application.

En gros, en échange d’une participation au concours, vous cédez tous vos droits d’auteurs à Méditel. Si vous diffusez l’application gratuitement ou moyennant finances sur l’Android Market, Méditel peut vous poursuivre en justice, car l’opérateur en détient les droits.

Connaissant le milieu des développeurs, très peu accepteraient de céder les droits de leur application, et préfèreraient de loin la publier sous une licence libre (donc code source ouvert et modifiable à volonté), ou de la commercialiser directement sur l’Android Market.

Espérons que Méditel rétablira très vite des conditions plus équitables dans le règlement du concours.

Rapport de la Fondation Abderrahim Bouabid : Le Maroc a-t-il une stratégie de développement économique?

Un rapport sans concession, et qui met le doigt sur un “mythe” qu’entretiennent les organes officiels au Maroc : “le pays connait un boom sans précédent”, au point que l’on commence à parler du Maroc comme un pays émergent et non comme un pays en voie de développement.
Les “nihilistes” du Cercle d’Analyse Économique de la Fondation Abderrahim Bouabid se sont intéresses à une question simple : “Le Maroc a-t-il une stratégie de développement économique”.

L’approche consiste à discuter de l’existence d’une stratégie de développement économique qui permettrait au Maroc de croitre à un rythme tel qu’en l’espace d’une génération notre pays puisse devenir un pays à revenu intermédiaire et à niveau de développement humain élevé.

Au niveau de la croissance du PIB, la rhétorique officielle affirme que le Maroc a réalisé un taux de croissance exceptionnel sur la dernière décennie. Sauf que les choses devraient être relativisées : on compare les niveaux de croissance actuels à ceux de la décennie 90, qui est selon les auteurs du rapport “une décennie perdue pour le Maroc” : sortie difficile du plan d’ajustement structure, croissance molle, faible investissement public…

Deuxième élément, si on se compare à des pays voisins ou à économies comparables, le Maroc a fait moins bien que ses concurrents. Ensuite, le pays a connu un niveau de pluviométrie qui a permis au PIB agricole de croitre à des niveaux exceptionnels. Sauf que la dépendance de l’économie marocaine à la pluie reste forte, et cela se ressent bien lors des années de sècheresse…

Autre point: personne n’a jamais osé définir un seuil minimal de croissance du PIB, en dessous duquel le tissu économique ne pourrait pas absorber le flux des nouveaux entrants sur le marché du travail. Ce seuil est par exemple de 8% en Chine, alors qu’actuellement un taux de croissance de 3% dans un pays européen relèverait du miracle. Tout est relatif donc…

Autre “mythe” soutenu par la propagande officielle : le niveau des investissements directs étrangers au Maroc est élevé. Certes, il s’est amélioré pendant les dernières années, mais on est loin de faire aussi bien que nos voisins et concurrents. Le Maroc a surtout bénéficié d’un flux global d’investissements dans une économie mondialisée, et la croissance des IDE est difficilement imputable à une quelconque politique de développement économique. La conjoncture économique mondiale a été très favorable aux investisseurs étrangers (ceux du Golfe entre autres…) qui étaient prêts à investir dans des pays plus “risqués” comme le Maroc. Sauf que ces investissements se sont surtout concentrés dans les secteurs de l’immobilier et du tourisme…

Le rapport passe également en revue les faibles gains de productivité du Maroc, le déficit alarmant de la balance commerciale, et le faible niveau de diversification et de valeur ajoutée des exportations marocaines (phosphates, textile et produits agricoles).

Les auteurs soutiennent que l’effort d’investissement dans le triptyque du béton (tourisme, immobilier et infrastructure) ne peut seul justifier de l’existence d’une politique de développement économique. Le tourisme reste un secteur important dans l’économie marocaine, mais sa proportion devient alarmante : 8,2% du PIB, contre 3,8% en Espagne, pourtant première destination touristique au Monde. Or, le tourisme reste un secteur très sensible à la conjoncture internationale, et il suffirait d’un incident sécuritaire dans la région pour faire fuir des milliers de touristes…

Quant à l’immobilier, les auteurs du rapport rappèlent que c’est un secteur improductif par excellence. Si on exclut la dimension sociale du secteur, l’immobilier résidentiel ne produit absolument rien pour l’économie. Il entraine au contraire, la formation de bulles spéculatives nuisibles à d’autres secteurs. Quant aux chantiers d’infrastructure dont se vantent tant nos officiels, les auteurs rappèlent qu’ils sont une condition nécessaire pour le développement, mais loin d’être suffisante. Ils rappèlent à cet effet, les investissements massifs en infrastructures qu’avait connu l’Afrique pendant les années 70 (les fameux éléphants blancs), mais qui sont restés sous utilisés faute de tissu économique structuré. Autre critique concernant ces chantiers d’infrastructure : peu d’entre eux sont soumis à des études élémentaires de “coût-bénéfices”, et on parle très peu de taux de rentabilité interne de ces projets. L’exemple le plus flagrant demeure celui du TGV

Pour résumer le tout, les auteurs de rapport se sont rendus à l’évidence que le Maroc ne dispose pas d’une stratégie globale. Les performances économiques des années 2000 restent largement dues à une conjoncture internationale favorable et une pluviométrie satisfaisante, mais nous n’en avons pas profité autant que nos concurrents.

Ensuite les membres du Cercle d’Analyse Économique de la FAB se sont penchés sur les causes de cette croissance insuffisante, et en ont identifié deux principales causes : le système politique du pays, et l’analphabétisme économique des dirigeants.

L’organisation politique du pays est très défavorable au développement économique car le pays est bloqué dans “une sorte d’équilibre politique stable de bas niveau qui ne permet pas de bénéficier pleinement ni des avantages économiques de la démocratie, ni ceux de l’autocratie”. Le système électoral marocain favorise des coalitions hétéroclites au détriment de la cohérence. Le premier ministre se retrouve ainsi dans l’obligation de rassembler des partis politiques aux orientations parfois divergentes dans un même gouvernement, afin d’avoir une majorité gouvernementale. Ceci entraine une nécessité de consensus dans beaucoup de dossiers, or il est souvent nécessaire d’avoir un courage politique et d’arbitrer entre des mesures parfois contradictoires… Les auteurs du rapport évoquent ensuite la multiplicité des acteurs publics non gouvernementaux et qui échappent à tout contrôle gouvernemental ou parlementaire. On ne compte plus le nombre d’agences publiques qui reportent de facto au roi. Comment coordonner une action gouvernementale et définir une stratégie globale dans ces conditions?

Le deuxième point bloquant est celui de l’analphabétisme économique des dirigeants. Les auteurs soutiennent que l’apport de la science économique en matière de gouvernance est déconsidéré. Très peu de projets sont évalués selon leur rapport “coût-bénéfice” ou selon leur taux de rentabilité, et encore moins en étudiant les alternatives possibles. Les exemples d’échecs sont nombreux : le plan de création d’entreprises Moukawalati, le premier plan Emergence, l’importance démesurée accordée à l’infrastructure… Le pire c’est qu’il semble qu’on n’a pas du tout retenu les leçons du passé et qu’on continue de confier l’élaboration complète des stratégies sectorielles à des cabinets de conseils (3000€/jour/consultant junior) sans définir clairement leur mission, et sans aucune transparence vis-à-vis des parties prenantes. Le rapport évoque la formation de la plupart des dirigeants des entités publiques. Leur grande majorité sont des ingénieurs, et très peu ont une solide formation économique. Les auteurs donnent pour exemple les concepteurs du Plan Real (qui a constitué le pilier de la politique du président brésilien Da Silva) qui sont tous des PhD en économie des meilleures universités américaines.

En conclusion, les auteurs réclament plus de transparence sur les politiques publiques mises en œuvre, d’envisager que les responsables gouvernementaux exercent complètement leurs prérogatives, d’imaginer un processus formel permettant d’organiser des débats sur les grandes orientations économiques avant qu’elles ne soient figées dans un contrat programme, et d’exiger des dirigeants économiques d’inclure des indicateurs d’impact appropriés et des outils d’évaluation rigoureux de leurs politiques publiques.

Ce rapport est somme toute un retour à une tradition de gauche au Maroc : pointer du doigt ce qui ne tourne pas rond au Maroc, et apporter quelques éléments de réponse. Chose qui a été vraisemblablement oubliée par les ténors de la gauche marocaine pendant cette dernière décennie. Peut-être parce qu’ils ont été d’une manière ou d’une autre soudoyés par le pouvoir…

Petit reproche à la Fondation Abderrahim Bouabid : il aurait été plus bénéfique de publier également une version arabe, afin que sa diffusion ne soit pas réduite à une petite élite francophone. Et vivement le prochain rapport!

Vous pouvez télécharger le rapport ici : PDF

Eric Gerets, l’entraineur de foot qui sera mieux payé que tout le gouvernement marocain réuni

Dilapider les deniers publics est devenu un vrai sport national au Maroc. Le dernier rapport annuel de la Cour des Comptes n’a pas été tendre avec les administrations publiques, et la réponse du gouvernement a été (comme d’habitude) de promettre une suite judiciaire aux affaires évoquées dans ce rapport. Mais quelle suite avait été donnée aux rapport précédents? Rien ou presque rien. Ce qui ne fait que renforcer le sentiment d’impunité chez beaucoup de gestionnaires des administrations publiques.

Dernier épisode en cours, le scandale du contrat du prochain entraineur de l’équipe nationale de football. Eric Gerets a pu négocier un contrat qui prévoit des indemnités mensuelles de 250 000 Euros, soit l’équivalent de 2,8 millions de DH par mois (oui, vous savez bien compter, 280 millions de centimes). Ce salaire fait de Gerets, le 2ème entraineur le mieux payé du monde! Pour avoir une idée de ce que cela représente, prenez les 35 membres du gouvernement, prenez un salaire moyen mensuel de 60 000 DH, et vous aurez une masse salariale mensuelle de 2,1 millions de DH.

Pour résumer, un monsieur qui va apprendre à 22 joueurs comment suivre un ballon et marquer des buts, gagne autant qu’un gouvernement qui gère les affaires de tout un pays de 30 millions d’habitants. Cherchez l’erreur…

Accuser le président de la fédération de football, Ali Fassi Fihri, serait trop facile. Tout le monde sait que les décisions dans ce genre d’affaires se prennent à un niveau beaucoup plus élevé, tout comme dans d’autres projets, à l’image du controversé projet de TGV au Maroc. Quand il s’agit d’une volonté royale, il vaut mieux ne pas trop en discuter.

Le plus grave, c’est qu’il n’y a eu aucune réaction politique à cette affaire d’indemnités de Gerets. Révolu est le temps où des hommes politiques, du calibre de Abderrahim Bouabid ou Mehdi Benbarka, osaient dire non à des projets qui nuisaient aux intérêts de la nation. Aujourd’hui, même les plus courageux subissent, et se disent que finalement, les marocains finiront par avaler la couleuvre, et que la majorité d’entre eux ne comprennent de toute façon pas de quoi il s’agit. La notion de débat public sur des projets stratégiques pour le Maroc n’existe pas. On acte des projets au JT de 20h à coup de “premières pierres” (le fameux حجر الأساس) , et on passe au suivant. Sans que plus personne ne rende des comptes…

La gestion des affaires de ce pays tourne au ridicule. Et y en a marre…

P.S. : Un groupe Facebook a été créé pour dénoncer ce gaspillage des deniers publics.

De l’hégémonie des entreprises françaises au Maroc

Quiconque s’intéresse à l’économie marocaine ne manquera pas de remarquer que les entreprises françaises y tiennent une place bien particulière. Cinquante-cinq ans après l’indépendance du Maroc, le tissu économique est dominé par une présence française bien marquée.

Après le processus de marocanisation des années 70, qui tenait plus de la chasse de l’étranger que de politique économique, le Maroc a entamé un processus de privatisation pendant les années 90 faisant massivement appel aux investisseurs étrangers.

Mais malgré la marocanisation forcée des entreprises étrangères, les françaises ont su garder une présence très forte au sein de l’économie marocaine, soit en restant minoritaire dans le capital des entreprises marocanisées, ou en tissant des liens commerciaux très forts avec des partenaires marocains. Et la privatisation ne leur a permis qu’un retour en force.

En jetant un coup d’œil aux entreprises françaises du CAC 40,  on constante que la quasi-totalité est présente d’une manière ou d’une autre au Maroc. Cela va d’une filiale propre (Total, Sanofi-Aventis, Renault…) à une participation majoritaire (Vivendi…) ou minoritaire (Danone, Lafarge, Arcelor Mittal…) dans des entreprises marocaines, sans oublier les entreprises détenant des concessions de services publics (Suez Environnement, Veolia Environnement…).

Et à voir l’actualité économique, la tendance n’est pas prête de s’inverser. Le très controversé projet du TGV reste un exemple frappant. Deux entreprises françaises (Alstom et la SNCF) réaliseront la majeure partie du projet, sans avoir participé au moindre appel d’offres! Encore plus frappant, la concession d’exploitation du tramway de Rabat-Salé a été obtenue par Transdev, qui a fusionné quelques jours auparavant avec son seul concurrent sur cette concession, Veolia Transport (elle même concessionnaire du service d’autobus de Rabat!).

A se demander si les français sont les seuls à détenir un savoir faire dans ces domaines! Pourquoi une telle hégémonie alors? Pourquoi ne voit-on quasiment jamais des mastodontes nord-américains ou allemands remporter des marchés publics au Maroc? Où sont passés les General Electric, Siemens ou Bombardier ?

Les raisons sont bien évidemment historiques. La fin du protectorat français n’ayant pas été aussi brutale que dans d’autres pays (l’Algérie par exemple), les français ont gardé de solides relations économiques avec leur ancienne colonie marocaine. L’élément linguistique est aussi déterminant . Un chef d’entreprise marocain ou un élu est plus disposé à parler en français avec ses interlocuteurs qu’en anglais ou allemand (et là, c’est un autre débat…).

Sauf que beaucoup évoquent une toute autre raison. Les entreprises françaises sont réputées moins regardantes sur les procédures de conformité (ou compliance pour les initiés), et n’hésitent pas à faire fonctionner les réseaux d’intermédiaires et de tenter d’amadouer d’une manière ou d’une autre les décideurs dans les dossiers stratégiques. Et cela inclut bien sur des commissions occultes ou de bakchichs bien garnis. Et il suffit de jeter un coup d’oeil sur l’historique de procès pour corruption dans pays étrangers pour s’en rendre compte… Les entreprises anglo-saxonnes restent plus réticentes à employer ces moyens, car leurs gouvernements ont établi des chartes d’éthique très strictes vis-à-vis de la corruption dans les pays en voie de développement, et dont l’infraction implique des procès retentissants (avec tout l’impact que cela peut avoir sur leur image), et des amendes dissuasives.

Entre temps, les entreprises françaises continuent à considérer le Maroc comme leur chasse gardée, et à se servir de ses entreprises comme des vaches à lait, servant surtout à remonter des dividendes aux maisons mères en temps de crise (voir rapport annuel de l’Office des Changes), et sans envisager aucun transfert de technologie ou de savoir faire aux marocains.

Nos politiciens devraient peut-être penser à mettre de coté leur francophilie très prononcée et se rendre à l’évidence que des entreprises non-françaises peuvent remporter des appels d’offres avec des conditions plus avantageuses et des technologies plus innovantes. Mais peut-être qu’ils n’ont juste aucune envie de le faire. Pour des raisons qui leur sont bien particulières…

Eruption volcanique en Islande : Petit pays, grands effets

Après la quasi-faillite du pays, l’Islande refait parler d’elle, mais cette fois-ci dans un registre largement indépendant de la volonté des humains. Le volcan Eyjafjallajökull est entré en éruption après 190 ans de sommeil, causant l’évacuation de toute la zone, et des perturbations du trafic aérien en Europe sans précédant dans l’histoire de l’aviation civile. Les cendres émanant du volcan sont projetées à plus de 6000m dans l’atmosphère causant une épaisse couche de cendres pouvant affecter les réacteurs d’avion et rendant la visibilité aérienne quasi-nulle.

Les volcans islandais ont une particularité assez étonnante. Ils sont pratiquement tous enfuis en dessous de glaciers. Leur éruption provoque une fonte très rapide des glaces, ce qui entraine des inondations spectaculaires avec des débits d’eau extrêmement forts.

Un récent voyage en Islande m’avait permis de constater de visu les effets d’une telle éruption sur la structure géologique environnante.

Autant dire qu’aucune structure humaine ne résiste à de tels flots, et que les ingénieurs civils islandais sont parmi les plus qualifiés au monde quand il s’agit de reconstruire les routes et ponts détruits par les inondations. Une de ces routes, la Ring Road, revêt d’ailleurs une importance vitale pour le pays, puisqu’elle est la seule à relier toutes les régions du pays.

Le plus spectaculaire dans les éruptions volcaniques islandaises, c’est qu’elle sont capables de changer l’Histoire. Oui, l’Histoire avec un grand H. De récentes études scientifiques ont prouvé que l’éruption du volcan Laki en 1783, avait provoqué d’importants changements climatiques pendant les années qui ont suivis l’éruption. Le volume des gaz volcaniques rejetés ainsi que les cendres projetées par le volcan ont entrainé un refroidissement climatique sans précédent. Les rayons du soleil étaient partiellement réfléchis par l’épaisse couche de cendre, entrainant une baisse brutale de la température terrestre dans l’hémisphère nord. La sècheresse et les mauvaises récoltes se sont enchainées sur plusieurs années en Europe, entrainant famines et épidémies. Ceci a contribué à un climat social très tendu, entrainant dans son sillage…. la Révolution Française! Voici comment une éruption volcaniques en Islande a causé un des changements politiques les plus importants dans l’Histoire de l’Europe…

Le plus intriguant, c’est que l’actuelle éruption pourrait avoir des effets similaires, et entrainer une petite baisse des températures terrestres, freinant quelque peu le réchauffement climatique. Reste à espérer que ses effets ne soient pas trop néfastes…

Je vous invite à jeter un coup d’oeil à ces magnifiques photos de l’éruption volcanique du Eyjafjallajökull, ainsi qu’à l’album de photos prises lors de mon récent voyage en Islande.

Petite vidéo de l’éruption dans la suite…

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Primo.ma : Nouvelle librairie online au Maroc

Après Livremoi.ma (évoqué dans un précédent billet), un nouveau libraire online est lancé au Maroc : Primo.ma. Certes le concept, n’a rien de nouveau, mais le service présente quelques intérêts par rapport à son concurrent direct.

Tout comme Livremoi.ma, Primo.ma est un “pure player”, une enseigne qui repose sur Internet comme unique canal de distribution. Le site affiche clairement des avantages comme la livraison gratuite à domicile (contre 30 DH pour Livremoi.ma), et des délais de livraison raisonnables. Les créateurs du site promettent de livrer après 48h de la date de commande pour 95% des livres en vente, car contrairement à leur concurrent direct, Primo.ma dispose d’un stock au Maroc. Autre agréable surprise, le prix de quelques livres. Certains best-sellers coûtent moins cher qu’en Europe! Un petit exemple avec le fameux “Finance d’Entreprise” de Pierre Vernimmen (Primo.ma, Livremoi.ma, Amazon.fr).

Mais ce n’est malheureusement pas le cas de tous les livres. Le Guide du Routard Maroc 2010 est par exemple vendu plus cher que les concurrents (Primo.ma, Livremoi.ma, Amazon.fr).

Cependant, la plus grosse différence entre les deux sites reste la richesse de la base de données des livres. Primo.ma ne compte à ce jour pas plus de 350 livres, contre des milliers pour Livremoi.ma (qui repose sur la plateforme Aligastore). La raison en est simple : Il est impossible pour un distributeur d’avoir un stock conséquent de livres au Maroc, lui permettant de livrer ses clients dans des délais très courts. Choix à l’opposé de Livremoi.ma qui préfère avoir un catalogue plus pléthorique, mais à condition de prendre son mal en patience, et d’attendre la livraison d’Europe.

Autre point négatif, Primo.ma ne propose pas le paiement par carte bancaire sur Internet (contrairement à Livremoi.ma), et le paiement se fait généralement auprès du facteur qui vous livre le colis. Cependant, un système de paiement prépayé (via la carte Jaybi), devrait être prochainement proposé.

Derniers reproches pour les créateurs de Primo.ma : Le lecteur marocain serait ravi de trouver autre chose que des livres en français (le marocain est polyglotte par définition :-)), mais aussi des livres marocains parfois difficilement trouvables en librairie.

Open source au Maroc : Etat des lieux


Il y a une dizaine d’années, parler de logiciels libres, relevait d’un acte de militantisme politico-technologique. Soutenir des valeurs de liberté et de partage, relevait de l’utopie dans un monde dominé par quelques mastodontes cultivant le culte de la “licence” à grands coups de publicité et de lobbyisme commercial. Il avait fallu des gourous barbus, hirsutes et teigneux, sous leur air gentil et pleins de bonne volonté pour expliquer au monde que les logiciels libres était le mieux de ce qui pouvait se faire en informatique. Richard Stallman et ses amis, n’ont ménagé aucun effort depuis des années pour acheminer ce message de liberté et de partage. Mais cela ne suffisait plus. Les logiciels libres pêchaient par leur manque d’ergonomie, et un ciblage particulier d’utilisateurs. Ils avaient la réputation d’être réservés à une population d’initiés geeks, seuls capables de les manipuler et de les faire évoluer. Mais ce changement de ciblage s’est opéré avec succès au fil des années. Il suffit d’observer les parts de marché en nette croissance pour Linux ou Firefox pour s’en rendre compte. Et nul besoin aujourd’hui d’avoir des prêcheurs pour promouvoir le libre. Les experts du marketing vous le diront : un bon produit n’a pas forcément besoin de publicité, et il finit par s’imposer de lui même. Le bouche à oreille est le meilleur plan marketing qui puisse exister.

Au Maroc, on a pris notre temps avant de surfer sur la vague du libre. Et faisons la part des choses, la Linux Party de l’EMI en 1999 a été le premier évènement au Maroc dédié à la promotion des logiciels libres. A l’époque, cela relevait surtout de la curiosité informatique. Il n’y avait pratiquement aucune utilité d’avoir un ordinateur personnel tournant sous Linux, à part celle fait d’avoir un environnement Unix sur PC. D’une simple Install Party, l’évènement s’est transformé en une rencontre annuelle nationale des acteurs des logiciels libres au Maroc.

Mais quid de l’état du libre au Maroc? Il n’est pas du tout aisé de faire une analyse précise sur le secteur, tant les données chiffrées manquent cruellement, et que les entreprises restent plutôt discrètes sur les solutions adoptées en interne. Mais on peut cependant observer une adoption massive de certaines technologies libres (Java, LAMP, les briques open source en JEE…), non pas pour des raisons idéologiques, mais bien parce que la fiabilité et la pérennité de ces solutions n’est plus à démontrer. Et en ces temps de crise, les entreprises cherchent surtout à faire des économies sur les prix de licences, et accorder un peu plus de budget pour l’intégration et la formation. L’offre des SSII marocaines en matière de libre n’est pas pléthorique, mais commence à s’étoffer petit à petit face à une demande de plus en plus croissante des entreprises. Des SSLL (Société de Service en Logiciels Libres) commencent à voir le jour, mais mettent surtout en avant le coût compétitif de leurs solutions pour faire face à la concurrence.

Sur le volet de l’éducation, point noir d’il y a quelques années, la situation s’améliore grandement. Les écoles d’ingénieurs poussent fortement leurs étudiants à maitriser un minimum de technologies libres, au risque de se retrouver lésés sur le marché du travail. Les compétences techniques ne sont donc plus ce qui manque sur le marché du libre.

Cependant, le volet politique reste très en retard sur le reste. Dans tous les pays ayant connu une adoption massive des logiciels libres, l’impulsion est surtout venue de l’Etat. Cela s’est fait en accordant des subventions ou des avantages fiscaux aux entreprises adoptant les solutions libres, en poussant les administrations publiques à s’équiper en logiciels libres, et en finançant la recherche scientifique dans le domaine. Or, force de constater, que rien de cela n’a été fait au Maroc. Pire, dans la récente stratégie Maroc Numeric 2013 adoptée par le Département des Technologies de l’Information, il n’y a aucune mention du rôle ou de la promotion de l’utilisation des logiciels libres pour la concrétisation de cette stratégie. Autant dire que le développement de l’utilisation du libre au Maroc, devra se faire sans l’impulsion de l’Etat. Et beaucoup voient dans le fait que l’actuel ministre en charge des technologies de l’information soit un ex-DG de Microsoft North West Africa, est un frein en soi à l’évolution des logiciels libres au Maroc.

Mais les prochaines années restent prometteuses pour le libre. Les solutions open source se sont banalisées, et le recours de plus en plus prononcé au cloud computing, favorisera certainement l’adoption de standards libres et d’infrastructures basées sur des logiciels open source. L’aventure ne fait donc que commencer.

Liste de quelques sociétés de services en logiciels libres (SSLL) au Maroc :

Article paru dans l’édition 2010 de la revue informatique de l’Ecole Mohammadia d’Ingénieurs

Comparatif des tarifs GSM au Maroc : Inwi, Méditel et Maroc Telecom

Les chiffres de ce post étant obsolètes, merci de vous référer au dernier comparatif des tarifs de GSM prépayé au Maroc.

Le lancement récent d’Inwi a certainement bousculé le paysage de la téléphonie mobile au Maroc, ne serait-ce que par l’introduction de la tarification à la seconde. Longtemps réclamée par les consommateurs, qui s’attendaient plutôt à une décision règlementaire de l’ANRT permettant aux consommateurs de ne payer que ce qu’ils ont consommé, la solution est finalement venue du dernier venu dans le monde GSM au Maroc. Mais cela poussera-t-il les autres opérateurs à adopter le même mode de facturation? Rien n’est moins sûr!

Méditel et Maroc Telecom mettent aujourd’hui en valeur leur tarification plus avantageuse que celle d’Inwi. Avec le système des doubles (voire triples) recharges, les 2 opérateurs pratiquent en réalité des prix bien inférieurs à ceux d’Inwi, une fois un certain palier dépassé.

Un tour dans les sites web des 3 opérateurs permet de dresser le tableau suivant :

Tableau comparatif des tarifs GSM en prépayé des 3 opérateurs au Maroc

Si on prend en compte des recharges en prépayé uniquement effectuées pendant les périodes de promotion de double recharge (ce qui est pratiquement le cas pendant toute l’année!), on peut comparer les prix des communications comme suit :

Tableau comparatif des tarifs GSM en prépayé des 3 opérateurs au Maroc (corrigés des promotions de double recharge)

Première remarque, le système de tarification de Méditel et Maroc Telecom est bien trop compliqué pour les consommateurs. Un récent sondage l’a d’ailleurs souligné, les marocains ne font plus confiance aux promotions des opérateurs, tant le système est complexe et peu transparent. Et Inwi l’a bien compris en introduisant une tarification unique vers tous les opérateurs, quelle que soit l’heure de la journée.

Deuxième remarque, les prix restent chers, au point que l’Union Internationale des Télécommunications a classé le Maroc comme 2ème pays arabe le plus cher en terme de communication mobile, après les Iles Comores.

Troisième remarque, les opérateurs font peu d’efforts pour convertir leur clientèle prépayée en clientèle post-payée… La première représente 95% du parc total, et même les plus aisés d’entre eux ne semblent pas motivés à sauter le pas, et à souscrire à un abonnement, tant les avantages ne sont pas importants par rapport à la liberté de recharger son téléphone quand on veut.

Avec un taux de pénétration de 80%, les opérateurs devront désormais se battre pour fidéliser et garder leur clientèle. Il en va surtout de leur santé et de leur pérennité financière!

Offres GSM de Inwi : Peut mieux faire!

Le suspens est enfin terminé, et Inwi a finalement dévoilé ses offres après avoir obtenu la licence GSM en Février 2009.

Premier changement, la marque. Wana devient désormais Inwi. Ce changement de dénomination est assez inhabituel pour une marque lancée il y a à peine 3 ans. Mais il semblerait que le nouveau management souhaitait une rupture totale avec l’image négative qu’avait Wana sur certains services. Le départ de Karim Zaz, ex-PDG, resté à la tête de Maroc Connect, puis de Wana, pendant une bonne décennie s’est fait la veille du lancement de l’offre commerciale d’Inwi. Tout un symbole.

Qu’en est-t-il des offres proposées par Inwi? Première bonne nouvelle, la facturation se fera à la seconde, dès la première seconde, pour les offres pré-payées (Tic-Tac). Ce qui est en complète rupture avec ce que proposait les 2 autres opérateurs, qui facturaient entièrement la 1ère minute, puis par paliers de 20 ou 30 secondes. Mais le prix reste néanmoins élevé : 4,2 Dh/minute (ou 7 centimes/seconde), soit un prix comparable à celui pratiqué par Méditel ou Maroc Telecom. Petit comparatif des prix des communications en pré-payé :

L’instauration de la tarification à la seconde, est une vieille revendication des consommateurs, qui n’ont trouvé que le “bip” pour contourner la cherté des prix de la communication. Selon une récente étude, 74% des usagers de la téléphonie mobile utilisent le “bip” pour faire passer un message, ou pour demander à se faire rappeler. Autant dire que ce sont des ressources réseau consommées, mais qui ne rapportent rien aux opérateurs! Inwi a donc bien compris, que la majorité des communications téléphoniques ne durent pas plus d’une minute, et que le consommateur ne veut pas payer ce qu’il n’a pas consommé.

Concernant les offres post-payées (abonnements et forfaits), Inwi ne va pas appliquer une tarification à la seconde! La première minute sera indivisible, et la facturation se fera ensuite par paliers de 20 secondes. Un forfait de base (2h) avec une option de plafonnement, coutera 240 Dh chez Inwi. Soit un prix à la minute exactement pareil à celui de Méditel (forfait 1h30) ou Maroc Telecom (1h30). Pour les 3 opérateurs, le prix de la minute revient à 2 Dh pour ces forfaits de base. Les 3 opérateurs proposent également la gratuité des appels vers leur propre réseau, stratégie commerciale qui pousse les clients à épuiser leur forfait, pour passer à des paliers de tarification hors forfait nettement plus chers. A mon avis, le segment du post-payé est celui où il y a le plus de clients à conquérir. Le pourcentage de clients en post-payé n’est que de 10%, et d’importantes parts de marché peuvent être grignotées si les prix sont suffisamment attractifs.

Par ailleurs, Inwi semble cibler des niches plutôt délaissées par les autres opérateurs. L’opérateur cible les jeunes cadres actifs, et lance une offre de Blackberry en pré-payé, à 90 DH/semaine ou 200 DH/mois. L’opérateur cible également les jeunes utilisateurs de MSN (ou Windows Live Messenger), et leur propose des pass allant de 5 DH/heure à 30 DH/semaine.

Toutefois, dans un marché où le taux d’équipement est de 80%, il est essentiel pour un nouvel opérateur de proposer l’option de portabilité du numéro. Elle permet à un usager de passer à un nouvel opérateur, sans changer de numéro. L’option est possible depuis quelques mois chez les autres opérateurs, mais elle a la réputation d’être assez fastidieuse. Inwi a tout intérêt à la faciliter au maximum pour ses nouveaux clients. Mais le fait de proposer des cartes SIM à 20 Dh, poussera les clients à s’équiper d’une puce Inwi, ne serait ce que pour pouvoir bénéficier d’offres promotionnelles, sans pour autant en faire son numéro principal. Inwi a d’ailleurs annoncé  une offre de lancement permettant d’offrir 10 DH par jour, pendant 100 jours (soit 1000 DH de communications au total), à condition que le client paye au moins une minute de communication par jour.

Mis à part la tarification à la seconde, les offres d’Inwi ne s’inscrivent pas vraiment dans un esprit de rupture. Les prix pratiqués restent alignés sur le marché, même si le dernier Conseil d’Administration de l’ANRT préconisait une baisse des tarifs de la téléphonie mobile au Maroc à court et moyen terme. Comment faire? Inwi ne semble pas vouloir entrer dans une guerre des prix pour le moment. Il faudra bien rentabiliser les investissements consentis!