Maroc et Chine : Solidaires contre les droits de l’Homme

Depuis l’annonce de l’attribution du Prix Nobel de la Paix à l’opposant chinois Liu Xiaobo, les autorités chinoises sont en furie. L’ambassade chinoise à Oslo a envoyé un courrier menaçant de “conséquences” les représentations diplomatiques étrangères qui assisteraient à la cérémonie de remise du Nobel.

Chaque année, l’Institut Nobel invite tous les ambassadeurs en poste dans la capital norvégienne à la somptueuse cérémonie. Et surprise, 6 pays ont décliné l’invitation : la Chine (normal), la Russie (un peu moins normal), le Kazakhstan (solidarité entre dictateurs oblige), Cuba (faut pas rêver non plus), l’Iraq (mouais), et le Maroc.

Notre pays a, semble-t-il, cédé aux pressions chinoises, et renoncé à assister à la cérémonie de remise des Nobel. Mais en échange de quoi? Quelle type de représailles peut-t-on attendre des chinois? Ces derniers ne sont pas aussi présents au Maroc que dans d’autres pays d’Afrique (où on commence à parler de Chine-Afrique). Les exportations marocaines vers la Chine sont plutôt faibles. Donc aucun risque de boycott ou d’embargo. La seule explication qui me parait logique, serait la position chinoise dans l’affaire du Sahara. Le Maroc s’est assuré d’une position plutôt neutre des chinois dans le conflit, en échange de la non reconnaissance des marocains de Taïwan (tout comme le Maroc ne reconnait pas le Kosovo, en échange du soutien de la Serbie).

Mais la raison est peut-être ailleurs. Et si les chinois avaient menacé d’embargo sur les exportations de thé vert? Le Maroc en est le premier client dans le Monde, et une rupture d’approvisionnement, suffirait à mettre à feu et à sang tout le pays. Pourriez vous imaginer un seul instant une théière marocaine sans thé vert? CQFD. 😀

Comparatif des tarifs GSM au Maroc : Inwi, Méditel et Maroc Telecom – Novembre 2010

Après avoir passé quelques mois à observer le comportement du nouvel entrant sur le marché GSM, IAM et Méditel sont passés à l’offensive en réduisant significativement leurs tarifs, et rendant leur lecture beaucoup plus simple. Ils répondent ainsi à une forte attente des consommateurs qui cherche à communiquer moins cher, tout en ayant de la visibilité sur ce qu’ils paye vraiment.

Cette offensive d’IAM et de Méditel s’explique également par l’effritement de leurs parts de marché au profit d’Inwi. Selon les derniers chiffres de l’ANRT, Inwi est passé à plus de 10% de parts de marché, en moins d’un an d’existence! Mais à y regarder de plus près, l’explication est ailleurs. Avec un taux de pénétration qui avoisine les 97%, il ne faut surtout pas croire que 97% des habitants sont équipés d’un téléphone portable. Le dénominateur du ratio étant le nombre d’habitants au Maroc, le chiffre inclut donc des bébés, des enfants, des personnes vivant dans des zones non couvertes… Cela peut s’expliquer uniquement par un taux multi-équipement de plus en plus élevé. Les opérateurs sont parfaitement conscients que beaucoup de consommateurs utilisent plusieurs cartes SIM à la fois, afin de bénéficier des tarifs les plus avantageux, en fonction de l’opérateur de la personne appelée. Et c’est justement une des raisons qui a sans doute poussé IAM et Méditel à unifier leurs tarifs, quelque soit l’opérateur, en espérant regagner des parts de marché dans les mois à venir.

IAM et Méditel se sont donc alignés sur Inwi en offrant un tarif unique vers tous les opérateurs à toute heure de la journée. Ce tarif est actuellement de 3,6 DH / minute pour les deux opérateurs. Par contre, ils continuent à facturer suivant une première minute indivisible, puis des paliers de 20 secondes pour IAM et de 30 secondes pour Méditel.

Résultat, il devient encore plus difficile de comparer les prix, tant les prix sont proches. Le graphe et le tableau suivant peuvent en témoigner  :

Corriger les prix des communications par l’effet des doubles recharges n’est pas vraiment utile pour cette fois. Inwi s’y est mis aussi, et il suffit de diviser les prix par deux pour obtenir le prix réel des communications. De plus, les opérateurs misent sur des offres ponctuelles, mais de moins en moins compréhensibles par les consommateurs (double recharge avec bonus, minutes de bonus le soir…), ce qui rend la comparaison en incluant cet effet encore plus difficile.

Quel est donc l’opérateur le moins cher en prépayé? Tout dépend de votre profil de consommateur. Si vous n’appeler que pour des durées généralement courtes (moins d’une minute), Inwi devrait vous convenir parfaitement, à condition que vous soyez satisfaits de la qualité du réseau. Mais si vous appelez pour des durées plus longues, optez plutôt pour IAM ou Méditel, avec un avantage pour ce dernier qui propose des formules assez innovantes pour les personnes qui préfèrent appeler en journée, en soirée, ou pendant des durées assez longues.

Aura-t-on droit à de nouvelles baisses dans un futur proche? Il semble bien que non. Bien que les tarifs d’interconnexion entre opérateurs devraient baisser petit à petit d’ici 2013, une nouvelle baisse n’est pas acquise. Mais seul l’avenir nous dira comment les opérateurs réagiraient si la baisse des parts de marché de IAM et de Méditel se confirme.

Message de service aux employés d’Inwi : Merci de plus poster de commentaires en vous faisant passer pour de simples consommateurs.

Petite image en bonus d’une antenne GSM sous forme d’un palmier à Marrakech!


Sahara marocain, ce paradis fiscal…

En établissant la liste des paradis fiscaux dans le Monde, l’OCDE n’avait sans doute pas à l’esprit qu’il existe un territoire aux portes de l’Europe qui n’impose aucune taxe à ses habitants!

Après le retour en 1975 des provinces sahariennes au Maroc, le gouvernement avait établi un certain nombre de mesures pour favoriser l’essor et le développement économique de ces provinces. Ainsi, des investissements massifs en infrastructure ont été réalisés (routes, usines de dessalement d’eau de mer, raccordement au réseau électrique national, ports, aéroports…), et d’importantes mesures fiscales ont été prises pour favoriser l’entrepreneuriat, et encourager les fonctionnaires de l’état marocain à s’installer loin de leurs villes natales.

Ainsi, les provinces sahariennes sont tout simplement exonérées de toute taxe :

  • Impôt sur la société (IS) : 0% (30% ailleurs)
  • Taxe sur la valeur ajoutée (TVA) : 0% (20% ailleurs)
  • Impôt sur le revenu (IR) : 0% (Impôt par tranches ailleurs)
  • Taxe intérieure de consommation (TIC) : 0% (Impôt qui touche surtout les produits pétroliers, les boissons gazeuses et alcoolisées)

Même l’état américain du Delaware, pourtant réputé comme un des plus grands paradis fiscaux au Monde, ne fait pas mieux!

Pas étonnant que de plus en plus de sociétés marocaines soient domiciliées à Laayoune, alors que l’essentiel de leur activité est basé à Casablanca ou Tanger…

Un des problèmes qui ont causé les derniers évènements de Laayoune, est justement la dépendance des habitants des aides de l’Etat marocain. Pour des raisons politiques évidentes, l’Etat a développé une culture de l’assistanat, en distribuant des “cartiya” de l’Entraide Nationale donnant droit à 1350 DH/mois, aux transports gratuits, et à la distribution gratuite de denrées alimentaires. Or, ces cartes ont été distribuées selon des critères loin d’être équitables, et ne vont pas forcément aux plus nécessiteux… Et cela crée forcément des situations comme celles qu’a connu le camp de Gdeim Izik ces dernières semaines.

Et pour tous ceux, qui accusent l’Etat marocain de “piller” les ressources en phosphates des provinces sahariennes, M. Terrab, PDG de l’OCP a apporté une réponse très claire sur le sujet dans une déclaration à Reuters :

OCP has faced criticism from some foreign civil society groups over it operations in Western Sahara, an area about the size of Britain that was annexed by Morocco in 1975 and is the subject of Africa’s longest-running territorial conflict.

Critics say the firm should not be exploiting Western Sahara’s mineral resources until the sovereignty issue is settled. Terrab rejected that, saying his firm was not in Western Sahara to pursue profits.

Company officials say the territory has less than 2 percent of Morocco’s phosphate reserves, and that between 1976 and 2008 the firm made net losses there of 4.716 billion Moroccan dirhams, or about $580 million at the current exchange rate.

“If we stopped that operation, we could probably stop our losses at the same time but you would have 1700 families that would lose their livelihood,” Terrab said. “So we see it as the opposite, we see it as our moral duty to be there.”

En gros, l’OCP perd beaucoup d’argent en exploitant les mines de Boukraa, et qu’elle le fait surtout pour créer des emplois et un tissu économique et industriel dans la région.

Voici le genre de réponses intelligentes qu’on devrait entendre plus souvent, au lieu des stupides et débiles communiqués de la MAP.

Pour une vision globale du sujet, lire l’excellent dossier de Telquel, “Ce que nous coûte le Sahara“.