Comparatif des tarifs GSM au Maroc : Inwi, Méditel et Maroc Telecom – Novembre 2010

Après avoir passé quelques mois à observer le comportement du nouvel entrant sur le marché GSM, IAM et Méditel sont passés à l’offensive en réduisant significativement leurs tarifs, et rendant leur lecture beaucoup plus simple. Ils répondent ainsi à une forte attente des consommateurs qui cherche à communiquer moins cher, tout en ayant de la visibilité sur ce qu’ils paye vraiment.

Cette offensive d’IAM et de Méditel s’explique également par l’effritement de leurs parts de marché au profit d’Inwi. Selon les derniers chiffres de l’ANRT, Inwi est passé à plus de 10% de parts de marché, en moins d’un an d’existence! Mais à y regarder de plus près, l’explication est ailleurs. Avec un taux de pénétration qui avoisine les 97%, il ne faut surtout pas croire que 97% des habitants sont équipés d’un téléphone portable. Le dénominateur du ratio étant le nombre d’habitants au Maroc, le chiffre inclut donc des bébés, des enfants, des personnes vivant dans des zones non couvertes… Cela peut s’expliquer uniquement par un taux multi-équipement de plus en plus élevé. Les opérateurs sont parfaitement conscients que beaucoup de consommateurs utilisent plusieurs cartes SIM à la fois, afin de bénéficier des tarifs les plus avantageux, en fonction de l’opérateur de la personne appelée. Et c’est justement une des raisons qui a sans doute poussé IAM et Méditel à unifier leurs tarifs, quelque soit l’opérateur, en espérant regagner des parts de marché dans les mois à venir.

IAM et Méditel se sont donc alignés sur Inwi en offrant un tarif unique vers tous les opérateurs à toute heure de la journée. Ce tarif est actuellement de 3,6 DH / minute pour les deux opérateurs. Par contre, ils continuent à facturer suivant une première minute indivisible, puis des paliers de 20 secondes pour IAM et de 30 secondes pour Méditel.

Résultat, il devient encore plus difficile de comparer les prix, tant les prix sont proches. Le graphe et le tableau suivant peuvent en témoigner  :

Corriger les prix des communications par l’effet des doubles recharges n’est pas vraiment utile pour cette fois. Inwi s’y est mis aussi, et il suffit de diviser les prix par deux pour obtenir le prix réel des communications. De plus, les opérateurs misent sur des offres ponctuelles, mais de moins en moins compréhensibles par les consommateurs (double recharge avec bonus, minutes de bonus le soir…), ce qui rend la comparaison en incluant cet effet encore plus difficile.

Quel est donc l’opérateur le moins cher en prépayé? Tout dépend de votre profil de consommateur. Si vous n’appeler que pour des durées généralement courtes (moins d’une minute), Inwi devrait vous convenir parfaitement, à condition que vous soyez satisfaits de la qualité du réseau. Mais si vous appelez pour des durées plus longues, optez plutôt pour IAM ou Méditel, avec un avantage pour ce dernier qui propose des formules assez innovantes pour les personnes qui préfèrent appeler en journée, en soirée, ou pendant des durées assez longues.

Aura-t-on droit à de nouvelles baisses dans un futur proche? Il semble bien que non. Bien que les tarifs d’interconnexion entre opérateurs devraient baisser petit à petit d’ici 2013, une nouvelle baisse n’est pas acquise. Mais seul l’avenir nous dira comment les opérateurs réagiraient si la baisse des parts de marché de IAM et de Méditel se confirme.

Message de service aux employés d’Inwi : Merci de plus poster de commentaires en vous faisant passer pour de simples consommateurs.

Petite image en bonus d’une antenne GSM sous forme d’un palmier à Marrakech!


Comparatif des forfaits et abonnements GSM de Maroc Telecom, Méditel et Inwi

Les 3 opérateurs marocains de téléphonie mobile ont récemment remodelé leurs offres de forfaits et abonnements post-payés, ce qui semble être une conséquence directe de la baisse des tarifs d’interconnexion décidée par l’ANRT.

Incluant plus de gratuités qu’auparavant, ces offres visent à convertir un maximum d’abonnés prépayé vers du postpayé. L’objectif final est de maximiser l’ARPU (Average revenue per user, ou revenu moyen par utilisateur) des opérateurs, qui est aujourd’hui de l’ordre de 91 Dh pour Maroc Telecom et 43 Dh pour Méditel (celui d’Inwi n’est pas encore connu).

Ci-dessous un tableau comparatif de 3 offres représentatives de l’entrée de gamme, moyen de gamme, et du haut de gamme des forfaits post-payés de Maroc Telecom, Méditel et Inwi.

Une première analyse du tableau fait ressortir une grande similitude entres les offres. Les trois opérateurs ont plus ou moins aligné leurs offres, et il n’existe plus de grandes disparités sur le marché.

Mais il semble tout de même que Méditel sort gagnant de ce comparatif. Malgré des prix un petit peu plus élevés que ses deux concurrents (pas plus de 20 Dh à chaque fois), il propose pour tous ses forfaits une durée équivalente après épuisement, utilisable  les soirs, weekend et jours feriés vers tous les opérateurs nationaux et vers les fixes de France, d’Espagne, d’Italie, de Belgique, de Royaume Uni, d’Allemagne, des Etats Unis et du Canada.

L’offre de Maroc Telecom est assez proche, mais impose quelques limitations. Les minutes offertes après épuisement du forfait ne sont pas aussi généreuses que celles de Méditel, la durée de communication vers le numéro illimité est en fait limitée à 30h par mois, et le débit est baissé à 128 Kb/s une fois le seuil de 4 Go de téléchargements est dépassé.

Quant à Inwi, l’offre peut sembler à priori très intéressante, si ce n’est le nombre assez faible des abonnés Inwi. L’opérateur semble beaucoup miser sur l’effet réseau en offrant des communications illimitées vers les numéros Inwi, mais sera pour le moment limité par sa faible pénétration du marché (10% selon les derniers chiffres de l’ANRT – Septembre 2010). L’opérateur souffre également de sa couverture réseau plus faible que celle de ses concurrents, mais qui sera amenée à s’améliorer durant les prochains mois. Cependant, on peut facilement imaginer des familles entières s’équiper en cartes SIM Inwi, et bénéficier de communications gratuites entre tous ses membres.

L’autre bonne nouvelle de ces offres, c’est que tous les opérateurs offrent une connexion Internet à leurs abonnés post-payés. Ce qui ne pourra que favoriser la pénétration d’Internet mobile sur le marché, et développer de nouveaux usages du téléphone mobile. En attendant l’apparition d’applications mobiles spécifiques au marché marocain…

Le défi des opérateurs d’augmenter leur ARPU tout en offrant plus de temps de communication à leurs abonnés semble bien parti. Espérons qu’ils continueront à innover en incluant de nouveaux services dans leurs offres à des prix encore plus compétitifs!

Plus de détails sur les offres post-payés :

Comparatif des offres Internet 3G au Maroc

Internet 3G Maroc

Le parc des abonnées aux offres Internet 3G au Maroc a dépassé, pour la première fois en 2009, le nombre des abonnés aux offres ADSL. Selon le dernier rapport de l’ANRT, on compte à fin Septembre 2009, plus de 560 000 abonnés aux offres Internet 3G, contre moins de 480 000 abonnés aux offres ADSL. Le marché 3G est détenu à 60% par Wana, 20% pour Maroc Telecom, et 20% par Méditel. On constate d’ailleurs une diminution du nombre des abonnés ADSL sur le 3ème trimestre 2009, sans doute convertis aux offres 3G des concurrents de Maroc Telecom.

Alors que dans la plupart des pays, la technologie 3G est réservée majoritairement à l’accès Internet via des téléphones mobiles, on remarque paradoxalement au Maroc que son usage est très majoritairement orienté pour l’accès Internet via des ordinateurs. Comment expliquer ceci? Tout d’abord, le taux de pénétration de la téléphonie fixe est assez faible. Le Maroc dispose de moins de 1 300 000 lignes fixes (hors lignes en mobilité restreinte de Wana), soit un taux de pénétration d’un peu plus que 4% de la population. Lancer des offres d’accès à Internet en visant uniquement des clients disposant de lignes fixes, revient à restreindre fortement la cible. Ensuite, les tarifs de dégroupage total imposés par l’opérateur historique, Maroc Telecom, sont tellement élevés, qu’ils découragent tout opérateur de se lancer sur le créneau d’accès Internet via ADSL.

Les offres d’accès à Internet via 3G se sont donc multipliées. Comment alors faire un choix parmi les offres proposées? On retiendra 3 éléments principaux : le prix, la qualité de connexion, et la couverture réseau.

Le prix :

Avec ou sans engagement, le prix pour une connexion de 1.8 Mbps est pratiquement le même chez les 3 opérateurs : 200 DH / mois. Il s’agit bien entendu d’un débit théorique, donc jamais atteint… Maroc Telecom et Meditel offrent également des débits plus élevés de 3.5 et 7.2 Mbps (vous avez bien lu que c’était théorique?), pour lesquels il faudra débourser respectivement 350 DH et 600 DH.

Le prix d’achat d’un modem 3G va de 400 à 500 DH, mais il est offert en cas d’engagement pour 18 mois chez Wana, ou pour 24 mois chez Maroc Telecom ou Méditel.

La couverture réseau :

Si vous habitez dans une grande ville au Maroc, vous êtes à priori couvert par un réseau 3G. Mais en jetant un coup d’œil rapide aux cartes de couverture 3G des opérateurs, il semble que Wana prend les devant. Toutes les villes de plus de 100 000 habitants (à l’exception de Laayoune) sont couvertes par la 3G. Méditel vient en 2ème position avec une couverture légèrement inférieure à celle de Wana. Maroc Telecom ne fournit pas assez d’informations, mais semble être loin derrière en matière de couverture. D’ailleurs, ses modems sont configurés pour basculer automatiquement en connexion GPRS (donc 2G), en cas de non disponibilité du réseau 3G. Inutile de préciser que le débit peut être divisé par 20, voire plus…

La qualité de connexion :

Le véritable point faible de l’offre 3G au Maroc. Il suffit de faire un tour sur les forums (ici, , ou ) pour avoir une idée sur la déception dont font part beaucoup d’utilisateurs. La raison en est simple : certains réseaux ont été mal dimensionnés pour faire face à un tel engouement des marocains pour Internet. Du coup, tout le monde se retrouve à se plaindre de débit souvent médiocres, et de coupures fréquentes.

Sur ce point, il est très difficile de faire un comparatif, tant les éléments varient d’un quartier à une autre, et que les débits varient beaucoup selon l’heure de la journée. Mais beaucoup d’utilisateurs reportent qu’il existe un avantage relatif de Wana par rapport à ses deux concurrents. Pas étonnant donc qu’il s’approprie 60% de part de marché.

Ceci dit, Wana devient de plus en plus victime de son succès, et la qualité de la connexion s’en ressent. Sans investissements massifs dans l’amélioration des débits actuels, il risque de perdre son avantage concurrentiel sur le marché. Méditel continue de déployer son réseau au Maroc, et compte améliorer sa couverture et la qualité de son débit. Maroc Telecom, confronté à une stagnation des abonnements ADSL, mise beaucoup sur la 3G, où le potentiel de croissance est désormais le plus élevé. Il compte investir massivement pour rattraper son retard et améliorer la qualité de son réseau. Et la donne risque rapidement de s’inverser en matière de parts de marché.

Conclusion :

On a donc vu que la comparaison au niveau des prix était inutile. Ils sont quasiment les mêmes chez les 3 opérateurs. Comment se décider alors? La meilleure solution serait de tester la qualité du réseau 3G des 3 opérateurs dans l’endroit où l’on compte se connecter le plus (à son domicile par exemple). Empruntez les modems des 3 opérateurs de chez des amis, et voyez avec lequel vous êtes le plus satisfait!

Et vivement le Wimax!

Comparatif des tarifs bancaires au Maroc

Banques Maroc

 


Article gagnant du Maroc Blog Awards 2010, dans la catégorie “Meilleur article de blog de l’année”.

Avec un taux de bancarisation de 40%, le Maroc est classé parmi les premiers pays arabes et africains. Malgré des tarifs souvent jugés élevés, et parfois injustifiés, de plus en plus de marocains ouvrent un compte bancaire pour pouvoir bénéficier de la multitude de services qui y sont associés.

Depuis 2006, un accord entre le Groupement Professionnel des Banques du Maroc (GPBM) et Bank Al Maghrib prévoit la gratuité pour certaines opérations basiques comme l’ouverture et la clôture des comptes, délivrance de chéquiers, envoi de relevé de compte mensuel, versement d’espèces…

Une autre obligation concerne la transparence des prix pratiqués. Les agences bancaires sont tenues d’afficher leurs tarifs bancaires dans les agences. Lors de ma tournée dans des agences bancaires de Rabat, elles affichaient toutes clairement ces tarifs, mis à part une agence du CIH, qui affichait des tarifs obsolètes depuis quelques mois… Par contre, la quasi-totalité des banques n’affichent pas le détail des tarifs bancaires sur leurs sites Internet, exception faite de la BMCI et de la SGMB, même s’ils sont difficiles à trouver pour cette dernière. Une mention spéciale tout de même pour le Crédit Agricole qui n’a pas de site web!

Comparer les tarifs bancaires n’est pas du tout aisé. Certaines banques facturent des opérations par unité, d’autres proposent également à leurs clients des packages bancaires incluant les opérations les plus courantes. Par choix de simplicité, j’ai choisi d’ignorer ces packages, et ne traiter que les tarifs des opérations à l’unité.

Pour réaliser un comparatif entre les banques marocaines, j’ai essayé d’établir un profil type de client réalisant un certain nombre d’opérations payantes par an :

  • Frais de tenue de compte.
  • Carte Visa Classic.
  • Un virement classique hors place tous les 3 mois.
  • Un encaissement de chèques tous les 2 mois.
  • 2 retraits GAB dans une banque tierce par mois.
  • Une opposition sur chèque par an.

Faute d’informations suffisantes, je n’ai pas pu inclure les tarifs d’accès aux services web et les frais applicables aux prélèvements bancaires.

Voici donc un aperçu des tarifs pratiqués par les 7 banques comparées : la Banque Populaire (BP), Attijariwafa Bank (AWB), la Société Générale Marocaine des Banques (SGMB), le Crédit du Maroc (CdM), la Banque Marocaine du Commerce Extérieur (BMCE), la Banque Marocaine pour le Commerce et l’Industrie (BMCI), et le Crédit Agricole du Maroc (CAM).  Tous ces tarifs sont Hors Taxes.

Tableau Tarifs Bancaires Maroc

Graphe Tarifs Bancaires

On relève donc que la Banque Populaire (BP) est la banque la moins chère, tandis que la BMCI est la plus chère selon ce comparatif.

Ces disparités s’expliquent surtout par des raisons de stratégie commerciale. La BP ou le Crédit Agricole du Maroc (CAM), se sont traditionnellement orientées vers une clientèle populaire souhaitant avoir accès à des services basiques facturés à des prix abordables. D’autres continuent à pratiquer des prix plus élevés afin de sélectionner des clients plus aisés et ayant des dépôts plus importants.

Il est à noter que d’autres établissement bancaires comme la Banque Postale ou la Trésorerie Générale du Royaume appliquent des prix encore plus bas, mais ne proposent que des services bancaires réduits au minimum. C’est la raison pour laquelle ils n’ont pas été inclus dans ce comparatif. Il n’est par exemple pas possible d’obtenir de carte bancaire chez ces 2 établissements.

Pour conclure, il apparait clairement que les tarifs restent tout de même élevés pour un pays comme le Maroc qui vise à bancariser 60% de sa population en 2013. Beaucoup de banques dans le monde appliquent aujourd’hui des tarifs bancaires très bas, ne facturent plus de frais de tenue de compte, et appliquent uniquement des frais annuels aux détenteurs de cartes bancaires. Le but de ces banques est de surtout attirer les dépôts (en domiciliant les salaires par exemple), et de les utiliser pour des activités plus rémunératrices comme l’octroi des crédits ou l’investissement sur les marchés financiers. Au vu de leurs résultats financiers annuels exceptionnels, nos banques pourraient faire un effort, non?