Et si l’étude de “Notre ami le roi” était progammée au lycée?

Notre ami le roi

J’ai terminé cette semaine la lecture du fameux “Notre ami le roi” de Gilles Perrault, et je crois sincèrement qu’il fait partie d’un des meilleurs livres écrits sur le Maroc des années de plomb. Il y a de cela quelques années, j’avais lu “Lords of Atlas, the Rise and Fall of Glaoua” (Glaoui, Dernier Seigneur de l’Atlas) de Gavin Maxwell, qui raconte la montée en puissance, puis la déchéance des deux frères Thami et Madani Glaoui, qui ont façonnés, à leur manière, l’histoire du Maroc et des zones qu’ils gouvernaient. Ces deux livres représentent pour moi, les meilleurs témoignages de ce que fut le Maroc du XXème siècle.

Ma première lecture sur les années de plomb fut en 2000 (j’avais 16 ans à l’époque). Il s’agissait des mémoires de Mohamed Raïs sur le bagne de Tazmamart qui paraissaient quotidiennement sur les colonnes d’Al Ittihad al Ichtiraki. Il m’arrivait souvent d’assister à des conversations sur les violations des droits de l’homme, les kidnapping, les tortures… Mais avant de lires les mémoires de Raïs, jamais je n’aurais imaginé que des gens avaient pu vivre dans des conditions pareilles pendant plus de 18 ans. J’ai pu lire ensuite divers livres, articles et témoignages sur ces années de plomb. La lecture de “Notre ami le roi” ne m’a pas apporté d’informations sensiblement nouvelles par rapport à ce que j’avais lu avant (mis à part quelques détails et anecdotes), mais c’est surtout l’effet de bombe qu’il a eu à l’époque de sa parution qui me fascine. Certains disent que sans la parution de ce livre, les prisonniers de Tazmamart auraient passés quelques années supplémentaire dans ce terrible bagne, et que le régime aurait continué ses exactions sans être inquité…

L’émission “Chahid 3ala l3asr” actuellement diffusée sur Al Jazeera, suscite un fort engouement ces dernières semaines au Maroc. Le témoignage de Ahmed Marzouki, l’ex-détenu de Tazmamart, relate avec beaucoup de talent, des détails sur la tentative de putsch en 1971, ainsi que son séjour dans le terrible bagne désertique. Les marocains ont, pour la première fois, l’occasion de voir sur leurs télés (ou plutôt sur celle du Qatar…), une personne raconter avec autant de détails ce qu’elle a pu endurer comme souffrances durant une vingtaine d’années.

Cet engouement se justifie surtout par une chose : on connaît mal notre histoire moderne, et on a très envie de la connaître. Mis à part une poignée de marocains, qui ont lu les quelques livres témoins des années de plomb, peu de gens connaissent les détails de ce coté obscur de notre histoire. Mais alors que nous enseigne-t-on à l’école? Mes souvenirs de cours d’histoire et géographie de collège et lycée me rappellent qu’on avait surtout parlé (en vrac) de Massinissa, Juba II, la politique des barrages au Maroc, l’économie de la Libye et que, surtout, toutes les dynasties marocaines étaient incroyablement puissantes avec des royaume qui s’étendaient du fleuve Sénégal jusqu’aux environs de Madrid (Jdoudna kanou s7a7, merci Hoba). Bon j’exagère un peu, il y avait aussi des cours intéressants, mais essayez de faire un tour dans un lycée marocain, et demandez aux étudiants de vous citer les dates des deux tentatives de putsch contre Hassan II, de vous décrire qui était Oufkir ou Dlimi, ou de vous parler de Mehdi Ben Barka. Très peu pourront le faire. Pourtant, une des recommandations de l’Instance Equité et Reconciliation, était bien de “construire une mémoire collective”.

Par où commencer? Les manuels scolaires surement. Que les lycéens sachent ce qui s’est vraiment passé pendant plus de 40 ans au Maroc. Que des gens ont été emprisonnés, torturés, kidnappés, tués, à la défense de certains idéaux (certes pas toujours très démocratiques). Le Maroc d’aujourd’hui est en partie façonné par ce qui s’est passé pendant ces années de plomb. Le comprendre reviendrait à déchiffrer des évènements, pas toujours connus du grand public, qui se sont passés il y a 20 ou 30 ans. Éviter que cela ne se reproduise un jour, reviendrait à bien assimiler les leçons du passé.

Et si on programmait la lecture de “Notre ami le roi” au lycée? Certes, le livre comporte des détails intimes de la vie du sérail qui n’ont pas vraiment leur importance pour l’Histoire. Mais épuré de certains passages, ce livre est un rare concentré d’histoire du Maroc,  de l’indépendance à 1990, écrit dans un style très fluide, et facilement abordable. Ce n’est peut-être aujourd’hui qu’une utopie, mais qui sait?

Je terminerai par cette phrase de Feu Driss Benzekri : « Il s’agit non pas seulement de partager la connaissance et la réappropriation du passé mais aussi de faire surgir dans le présent et le débat contradictoire, des normes et des règles communes de vivre et bâtir ensemble le futur… ». A bon entendeur…

PS : Quelqu’un sait si le livre est toujours interdit au Maroc? Est-il en vente libre dans les librairies?

Quand Bouteflika pirate Google…

Non ce n’est pas une blague! Les algériens abonnés à l’opérateur EEPAD qui tentaient d’accéder à la page locale de Google en Algérie, tombaient sur cette page :

Google Bouteflika

Source (Cliquez sur l’image pour l’agrandir)

Le problème qui a duré près de 3 heures et demi, est maintenant résolu, et beaucoup s’interrogent sur l’origine et les instigateurs de cette “attaque”. Il pourrait s’agir d’une manipulation de DNS au niveau de l’opérateur qui a fait rediriger le domaine de Google.dz vers celui du site de la campagne présidentielle de Bouteflika, candidat à un troisième mandat présidentiel, dans les élections qui se déroulent le jeudi 9 Avril prochain.

Palestine Island

Palesting West Bank Island

(Cliquez sur l’image pour l’agrandir)

Les images sont souvent plus expressives que les mots. On entend souvent parler des innombrables barrages israéliens en Cisjordanie. Des souffrances des palestiniens pour se déplacer d’un point à l’autre. Des agriculteurs qui ont vu leur terre séparée par un checkpoint. Parsemés de colonies israéliennes, les territoires palestiniens ressemblent à un archipel. Tels des confettis dispersés dans une mer abyssale. Cette carte dessinée par Julien Bousac, résume beaucoup de choses. Beaucoup de souffrances. Et ne peut que forcer l’admiration face au courage et à la persévérance de tous les palestiniens qui endurent ce calvaire depuis trop longtemps.

Via Strange Maps.

Palestine : Une troisième voie est-elle possible?

Génocide, crime de guerre, crime contre l’humanité… Aucun mot n’est suffisamment fort pour décrire ce que subit la population de Gaza de la part de l’armée de l’occupant israélien. Une armée assoiffée de sang, ne se posant aucune limite morale, et qui sert des enjeux purement électoraliste de politiciens véreux.

Aucune justification n’est valable pour semer la mort et la destruction dans ce minuscule territoire, considéré comme un des plus denses au Monde. Des centaines de morts et des milliers de blessés sont “sacrifiés” pour assurer la “sécurité” de colons, et protéger leurs villa cossues des tirs de la résistance palestinienne. Car oui, ce sont des résistants, et non des terroristes comme on a tendance à nous les présenter dans les médias occidentaux. Ils combattent un occupant, qui non content d’avoir confisqué toutes leurs terres, s’acharne à les affamer et les enfermer depuis des années, dans une prison à ciel ouvert de 350 Km². Qui aurait pû traiter le Général de Gaulle, Winston Churchill ou Franklin Roosevelt de terroristes, lorsqu’ils combattaient l’occupant nazi?

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