Comparatif des offres Internet 3G au Maroc

Internet 3G Maroc

Le parc des abonnées aux offres Internet 3G au Maroc a dépassé, pour la première fois en 2009, le nombre des abonnés aux offres ADSL. Selon le dernier rapport de l’ANRT, on compte à fin Septembre 2009, plus de 560 000 abonnés aux offres Internet 3G, contre moins de 480 000 abonnés aux offres ADSL. Le marché 3G est détenu à 60% par Wana, 20% pour Maroc Telecom, et 20% par Méditel. On constate d’ailleurs une diminution du nombre des abonnés ADSL sur le 3ème trimestre 2009, sans doute convertis aux offres 3G des concurrents de Maroc Telecom.

Alors que dans la plupart des pays, la technologie 3G est réservée majoritairement à l’accès Internet via des téléphones mobiles, on remarque paradoxalement au Maroc que son usage est très majoritairement orienté pour l’accès Internet via des ordinateurs. Comment expliquer ceci? Tout d’abord, le taux de pénétration de la téléphonie fixe est assez faible. Le Maroc dispose de moins de 1 300 000 lignes fixes (hors lignes en mobilité restreinte de Wana), soit un taux de pénétration d’un peu plus que 4% de la population. Lancer des offres d’accès à Internet en visant uniquement des clients disposant de lignes fixes, revient à restreindre fortement la cible. Ensuite, les tarifs de dégroupage total imposés par l’opérateur historique, Maroc Telecom, sont tellement élevés, qu’ils découragent tout opérateur de se lancer sur le créneau d’accès Internet via ADSL.

Les offres d’accès à Internet via 3G se sont donc multipliées. Comment alors faire un choix parmi les offres proposées? On retiendra 3 éléments principaux : le prix, la qualité de connexion, et la couverture réseau.

Le prix :

Avec ou sans engagement, le prix pour une connexion de 1.8 Mbps est pratiquement le même chez les 3 opérateurs : 200 DH / mois. Il s’agit bien entendu d’un débit théorique, donc jamais atteint… Maroc Telecom et Meditel offrent également des débits plus élevés de 3.5 et 7.2 Mbps (vous avez bien lu que c’était théorique?), pour lesquels il faudra débourser respectivement 350 DH et 600 DH.

Le prix d’achat d’un modem 3G va de 400 à 500 DH, mais il est offert en cas d’engagement pour 18 mois chez Wana, ou pour 24 mois chez Maroc Telecom ou Méditel.

La couverture réseau :

Si vous habitez dans une grande ville au Maroc, vous êtes à priori couvert par un réseau 3G. Mais en jetant un coup d’œil rapide aux cartes de couverture 3G des opérateurs, il semble que Wana prend les devant. Toutes les villes de plus de 100 000 habitants (à l’exception de Laayoune) sont couvertes par la 3G. Méditel vient en 2ème position avec une couverture légèrement inférieure à celle de Wana. Maroc Telecom ne fournit pas assez d’informations, mais semble être loin derrière en matière de couverture. D’ailleurs, ses modems sont configurés pour basculer automatiquement en connexion GPRS (donc 2G), en cas de non disponibilité du réseau 3G. Inutile de préciser que le débit peut être divisé par 20, voire plus…

La qualité de connexion :

Le véritable point faible de l’offre 3G au Maroc. Il suffit de faire un tour sur les forums (ici, , ou ) pour avoir une idée sur la déception dont font part beaucoup d’utilisateurs. La raison en est simple : certains réseaux ont été mal dimensionnés pour faire face à un tel engouement des marocains pour Internet. Du coup, tout le monde se retrouve à se plaindre de débit souvent médiocres, et de coupures fréquentes.

Sur ce point, il est très difficile de faire un comparatif, tant les éléments varient d’un quartier à une autre, et que les débits varient beaucoup selon l’heure de la journée. Mais beaucoup d’utilisateurs reportent qu’il existe un avantage relatif de Wana par rapport à ses deux concurrents. Pas étonnant donc qu’il s’approprie 60% de part de marché.

Ceci dit, Wana devient de plus en plus victime de son succès, et la qualité de la connexion s’en ressent. Sans investissements massifs dans l’amélioration des débits actuels, il risque de perdre son avantage concurrentiel sur le marché. Méditel continue de déployer son réseau au Maroc, et compte améliorer sa couverture et la qualité de son débit. Maroc Telecom, confronté à une stagnation des abonnements ADSL, mise beaucoup sur la 3G, où le potentiel de croissance est désormais le plus élevé. Il compte investir massivement pour rattraper son retard et améliorer la qualité de son réseau. Et la donne risque rapidement de s’inverser en matière de parts de marché.

Conclusion :

On a donc vu que la comparaison au niveau des prix était inutile. Ils sont quasiment les mêmes chez les 3 opérateurs. Comment se décider alors? La meilleure solution serait de tester la qualité du réseau 3G des 3 opérateurs dans l’endroit où l’on compte se connecter le plus (à son domicile par exemple). Empruntez les modems des 3 opérateurs de chez des amis, et voyez avec lequel vous êtes le plus satisfait!

Et vivement le Wimax!

La LoCo Team Ubuntu-ma officiellement reconnue!

Ubuntu-ma

Après d’intenses efforts de la communauté libre marocaine, la Local Community Team (ou LoCo team) Ubuntu-ma est officiellement reconnue par Ubuntu. Le principal objectif de Ubuntu-ma est de développer l’utilisation de Ubuntu au Maroc en organisant des évènements, conférences, et visites au sein des institutions académiques au Maroc.

Un premier évènement est organisé le Dimanche 27 Décembre 2009 à El Jadida. Une Install Party aura lieu dans les locaux de l’Ecole Pigier, et comprendra également des conférences et une table ronde. Un démarrage sur les chapeaux de roues donc pour Ubuntu-ma!

Espérons que les activités à venir seront régulières, et toutes aussi intéressantes 🙂

11 business models pour l’open source

Tux Money

Contrairement à ce que beaucoup prétendent, il est bien évidemment possible de faire de l’argent avec des logiciels libres. Certes, cela n’a pas grand chose à avoir avec le business model des logiciels propriétaires (payer une licence contre un droit d’utilisation), mais beaucoup d’entreprises de développement de logiciels libres fonctionnent très bien avec des modèles alternatifs.

Un article de Dana Blankenhorn détaille 11 business models utilisés aujourd’hui par des projets dans des domaines très diverses.

  • Support Ware : L’utilisateur paye une redevance (annuelle le plus souvent) afin de pouvoir bénéficier d’un support technique de la part de l’éditeur (via e-mail ou téléphone). Des entreprises comme Canonical (éditeur d’Ubuntu) ou Redhat fonctionnent sous ce modèle.
  • Product Ware : Vous achetez du matériel qui utilise un logiciel libre. Le prix du matériel est généralement supérieur à sa “vraie valeur”. Le surplus payé sert à financer le développement des logiciels libres qui le font tourner. Ordissimo, Linutop ou Android de Google utilisent ce modèle.
  • Cloud Ware : Le logiciel en client “lourd” est libre d’utilisation, mais vous devez payer pour accéder à la version “cloud” sur Internet. L’argent collecté servira à améliorer les fonctionnalités du logiciel, et tous les utilisateurs récolteront le fruit de leur abonnement. SugarCRM fonctionne exactement sur ce modèle.
  • Project Ware : Vous payez une entreprise pour vous développer un logiciel libre correspondant à vos besoins. IBM est particulièrement présent sur ce créneau.
  • SaaS Ware : Le droit d’utilisation du logiciel en SaaS (Software as a Service) est payé sur une base mensuelle ou annuelle. Vous pouvez ainsi accéder à toutes les fonctionnalités de votre logiciel, sans avoir à installer quoi que ce soit, en utilisant uniquement un navigateur et une connexion Internet. Zoho en est un très bon exemple.
  • Ad Ware : Il s’agit en général d’une version gratuite d’un SaaS. Le logiciel est financé grâce à la publicité.
  • Sugar Daddy Ware : Adossé à une grande entreprise, le logiciel libre bénéficie d’un soutien financier important pour continuer son développement. Eclipse est ainsi adossé à IBM, et OpenOffice à Sun Microsystems.
  • Foundation Ware : Une fondation est en charge du financement du logiciel. Elle collecte des fonds de diverses donateurs et les affecte à ses projets. Google assure par exemple une bonne partie du financement de la Mozilla Foundation, en échange du trafic généré par son navigateur Firefox sur les services de Google (grâce à la barre de recherche du navigateur). Il en est de même pour la Linux Foundation qui développe le noyau Linux, dont se servent par la suite de grosses entreprises comme IBM ou Novell.
  • Beg Ware : Vous n’avez aucune obligation de payer pour utiliser le logiciel, mais vous êtes vivement invités à verser une petite contribution (le plus souvent via Paypal). C’est en général le moyen de financement adopté par de petits projets qui emploient une ou deux personnes.
  • Tchotchke Ware : Vous ne payez rien pour utiliser le logiciel, mais vous pouvez acheter des produits dérivés (T-shirts, mugs, autocollants…) pour aider les développeurs.
  • Let’s Make a Deal Ware : Les développeurs sont totalement bénévoles, et apportent leur aide gracieusement au projet. Ce n’est pas un business model à vrai dire, mais c’est une étape par laquelle passent beaucoup de projets, avant de suivre un des modèles précédemment cités.

Bien entendu, il existe des projets qui utilisent plusieurs de ces modèles à la fois. La pérennité de projet dépendent fortement des moyens financiers dont il dispose, ne serait-ce que pour pouvoir embaucher des développeurs, et payer l’infrastructure technique qui héberge le projet. Les modèle des logiciels propriétaires, basé sur le paiement d’une licence, est condamné à disparaitre, ou au moins à évoluer vers des modèles plus flexibles, et moins contraignants.